Les caves vendéennes
Les caves vendéennes
Dans toutes les campagnes vendéennes chaque maison a sa cave ou son chai où le maître de maison invite ses amis à boire un ou deux ou trois ou X verres en respectant les règles ci-dessous :
Les 10 règles à suivre pour que tout se passe bien :
1-Pas de femme à la cave, ça fait tourner le vin
2-On boit de l’Oberlin, du Noah ou de la Folle
3-Plus le convive est important, meilleur est le vin
4-Les verres ont le fond rond (ou le pied cassé) pour qu’on ne les pose pas
5-On boit chacun son tour dans le même verre
6-On ne lave pas les verres qui gardent une pellicule rouge-rosé du plus bel effet
7-On s’assoit sur des souches de bois
8-La cave est décorée avec un cœur vendéen en bois, un dail (une faux) et un calendrier de routier avec des femmes peu ou pas vêtues
9-On ne vous laissera pas partir boiteux avec un seul verre
10-Il faudra prendre les « routes à 4 grammes » pour rentrer sans risquer de rencontrer les gendarmes
Nul doute qu'à La Tranche ces quelques règles soient très différentes...
Lexique en patois de la cave vendéenne :
Avancer : se rendre à une invitation (cave ou autre)
Avrasé : asséché, assoiffé
Sâ : avoir grand sâ (soif)
La drinaïe ou la vérinaïe : le contenu d’un verre
La bridouille : la piquette
Avouiller, ravouiller : remplir
Tampouner : trinquer
Lacasser : picoler
Boire au cul de la barrique : boire dans le même verre
Abramer : boire cul-sec
Caloter : boire entièrement sa chopine
Une laquasse : un ivrogne
Bagoiller : bafouiller
Cabaud : fatigué (pas toujours par le travail)
Avinassé, bardé : ivre
Une petaïe, une vesaïe : une cuite
Une rincette, topette : petite gorgée de goutte (avant de partir)
Becotter, botchuler : tituber
Source : https://lesaviezvousvendee.com/
Petite histoire de cave à La Terrière :
Une bonne descente.
Histoire qui s’est passée dans une cave du village de La Terrière il y a quelques décennies, à une époque où les buveurs buvaient encore dans le pot de vin.
Un propriétaire récoltant avait invité ses proches voisins à venir « prendre un pot », pour goûter le vin d’une barrique qui n’avait pas encore reçu de « jhàu » (robinet). Le caviste prit donc son habituel pot et sa tenaille pour arracher « la pinette », et voilà que cette dernière à peine arrachée, lui échappa et finit sa course dans le pot.
Quand le pot fut plein, le récoltant boucha le trou avec son doigt, et passa le pot à ses invités tout en disant : « Vous ferez attention la pinette est restée dedans ». Le pot lui est rendu vide, il regarde alors au fond et s’écrie : « Où est passée la pinette ? ».
Ses invités se regardent tous l’air étonné, jusqu’à ce que Toto (c’est son surnom) déclare un peu penaud « Yé senti quéque chouse qui m’a chatoyé le fond d’la gorge quand yé fini l’pot, à moins qu’o sèjhe t’chette pinette ? ». (J’ai senti quelque chose qui m’a chatouillé le fond de la gorge, quand j’ai fini de boire le pot, à moins que ce soit cette pinette ?)
Propos de Georges Raballand recueillis par Claude Rousseau.
Rédaction Jean Pierre Bouchet - Photos Claude Rousseau
Sources internet
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