Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

Le sanglier

Le sanglier

 

 

Devant la prolifération de ces bêtes sauvages, beaucoup d’entre nous se posent des questions : d’où vient il, pourquoi y en a-t-il autant, est ce dangereux, peut-on les faire fuir, que fait-on pour les réduire ?

 

Récemment à La Tranche, la visite de ces bêtes dans les propriétés, les jardins où les parcs, les rues, n’est pas toujours appréciée car ils font souvent des dégâts en fouissant le sol à la recherche de nourriture.

On les rencontre aussi sur les plages et excellents nageurs, on sait qu'ils sont capables de traverser vers l'île de Ré pour échapper aux battues.

 

Sangliers sur la plage des Génerelles à la Tranche le 2-10- 2020

 

Le cochon sauvage de la forêt

 

Le sanglier d’Europe, Sus scrofa, est un mammifère robuste de la famille des suidés.

Trapu, puissant et massif, il ressemble beaucoup au porc, lui-même issu de la domestication du sanglier d’Europe. Plusieurs critères les distinguent malgré tout. Un de ces critères est la présence de 2 canines protubérantes (sortant vers l’extérieur et le haut) au niveau de la mâchoire inférieure chez le sanglier mâle, ressemblant à des défenses et utilisées pour le combat et pour se défendre face à des prédateurs.

 

Cette espèce présente un fort dimorphisme sexuel : les femelles et les mâles diffèrent à la fois au niveau de la dentition (absence de défenses apparentes chez les femelles), de la taille et du poids.

Les femelles adultes pèsent en général entre 70 et 80 kg en moyenne, mesurent 100 à 150 cm de long, et possèdent une queue de 16 à 28 cm de long tandis que les mâles adultes sont plus grands et lourds, pesant entre 100 et 110 kg en moyenne, plus grands mesurant de 100 à 180 cm de long et possédant une queue de 17 à 30 cm de long. Chez les deux sexes, la hauteur au garrot est d’environ 90 cm - 1 m (variant de 55 à 110 cm).

Pouvant vivre en théorie 15 ans, les laies ne vivent en moyenne que 4 ans et les mâles 3 ans.

 

 

La couleur du pelage du sanglier d’Europe évolue avec son âge mais diffère également entre individus (différents phénotypes et donc différentes couleurs). Les jeunes sangliers appelés marcassins (0 à 6 mois), possèdent ainsi un pelage beige et marron rayé dans la longueur. De 6 mois à 10-12 mois, le pelage des sangliers tend vers le roux puis devient plus terne, on parle de “bête rousse”. Chez les subadultes (1-2 ans) et les adultes (> 2 ans), le pelage varie ainsi du gris au noir, étant le plus souvent marron foncé, lui permettant de se fondre dans la forêt. Le pelage de cet animal est également dru, composé de poils raides appelés soies et très épais, tout comme sa peau. Les poils du sanglier forment une crinière au niveau de la ligne de son dos, y étant plus longs.

Le sanglier ne mue qu'une seule fois par an au printemps.

Un élément notable chez cette espèce est à quel point sa tête est volumineuse (la hure). Celle-ci est en effet plus massive que son arrière-train.

 

Les oreilles du sanglier sont par ailleurs dressées sur sa tête,  triangulaires et arrondies ainsi que très mobiles, lui permettant d’être très réactif en cas de danger.

L’aspect robuste, massif et impressionnant du sanglier ainsi que sa taille évoquent un animal préhistorique tels ceux représentés dans les grottes.

 

Le sanglier a de très bonnes capacités d’adaptation

 

Le sanglier d’Europe est une espèce généraliste et opportuniste aussi bien en termes de régime alimentaire que d’habitat, présentant une très grande plasticité et adaptabilité. Ce mammifère a une préférence marquée pour les forêts de feuillus et les forêts mixtes et visite très régulièrement les champs et prairies mais occupe une grande diversité d’écosystèmes et tous types d’habitats.

 

Il est omnivore et s'alimente principalement la nuit. Il se nourrit de nombreuses ressources alimentaires dont la proportion ingurgitée varie selon la saison et la disponibilité : principalement (> 50 %) des végétaux (fruits forestiers comme les glands et les châtaignes, tubercules, racines, bulbes, plantes herbacées, céréales, maïs, …) mais également des champignons et des animaux aussi bien morts que vivants, (vers de terre, amphibiens, insectes, mollusques, petits mammifères, oiseaux, reptiles, myriapodes…).

En tant que charognards occasionnels, les sangliers contribuent à la limitation de la propagation de certaines maladies dont des zoonoses (maladie infectieuse qui est passée de l'animal à l'homme). Ils causent en revanche souvent des dégâts non négligeables aux cultures agricoles en venant s’y nourrir et en les piétinant. Ils sont d’autre part nourris par certains chasseurs dans certaines zones, avec du maïs notamment, on parle d'agrainage. Cela favorise leur appétence pour les cultures et entraîne des augmentations de leurs effectifs.

 

Pour chercher à manger, le sanglier à tendance à fouisser (creuser et retourner le sol), en particulier pour trouver des insectes et leurs larves, des tubercules ou encore des lombrics. Cette caractéristique en fait une espèce dite “ingénieure de l’écosystème” : le sanglier modifie son environnement et modifie la structure et les processus du sol. Le fait de retourner la terre peut engendrer une réduction de la couverture végétale du sol, de la diversité et de la régénération de plantes en les déterrant mais aère également le sol, ce qui peut favoriser l’activité des micro-organismes du sol. Certaines communautés de plantes sont en revanche davantage résilientes que d’autres face aux perturbations du sol que peuvent occasionner les sangliers.

 

En France, le principal prédateur non-humain du sanglier est le loup gris qui s’attaque aussi bien aux adultes qu’aux subadultes, juvéniles et marcassins. D’autres prédateurs peuvent en revanche s’attaquer aux marcassins comme chez nous le renard roux et certains grands rapaces. 

 

Du fait du déclin des populations et de la disparition des grands prédateurs en Europe et en France, de croisements des sangliers avec des cochons (“cochongliers”) relâchés ensuite dans la nature dans les années 70 (augmentation du nombre de petits par femelle), de l’agrainage (nourriture par l'humain), de l’importation de sangliers d’autres pays, d’enclos de chasse, d’élevage, d’hivers plus doux (réchauffement climatique), de l’augmentation de la surface forestière, du grand remembrement et de l’intensification de l’agriculture et enfin d’une mauvaise gestion de la chasse, les populations de sangliers sont en forte augmentation depuis les années 70…

 

Une étude scientifique a ainsi démontré qu’en cas d’environnements pauvres (ressources et/ou habitat limités par exemple), agir sur la survie des adultes était le plus efficace tandis que dans des bonnes conditions environnementales (pas de limitation en terme de ressources ou d’habitat, conditions favorables), il était plus efficace d’agir sur la survie des juvéniles (0-12 mois).

 

En conclusion, dans de bonnes conditions environnementales, la méthode la plus efficace pour réduire le taux de croissance puis la taille d’une population de sangliers est de réduire la survie des juvéniles en prélevant plutôt des juvéniles tandis que dans le cas de mauvaises conditions environnementales, il faut plutôt orienter la pression de chasse vers les femelles adultes (élasticité du taux de croissance pour la survie). La gestion actuelle de la chasse ne suit pas ces recommandations, les prélèvements des femelles sont évités et les petits ne sont pas chassés.

 

Reproduction

 

Chez cette espèce a lieu une période de rut chaque année. Celle-ci dépend des ressources alimentaires disponibles et notamment des fructifications forestières.

Le moment où elle se produit varie beaucoup selon les années et le lieu. En revanche, l’accouplement se produit généralement entre novembre et juin. La gestation dure environ 115 jours (plus de 3 mois). Une laie (femelle sanglier) donne en moyenne naissance à 5-6 marcassins par portée entre février et octobre, ce qui est important pour un ongulé. Elle met bat dans un “chaudron”, une sorte de nid composé de feuilles mortes, brindilles et herbes. Chez cette espèce, un mâle s’accouple généralement avec plusieurs femelles (polygynie) mais il arrive également qu’une femelle s’accouple avec plusieurs mâles (promiscuité).

La maturité sexuelle est atteinte entre 8 et 24 mois chez les femelles et à 10 mois chez les mâles. La reproduction a donc lieu à un âge précoce pour un ongulé.

 

Il a été montré que les laies mettent bas de plus en plus tôt dans l’année en réponse à la pression de chasse élevée s’exerçant sur cette espèce. Cette stratégie permet aux individus nés plus tôt de se reproduire dès leur première année de vie et réduit le temps de génération (âge moyen de la mère). Il a été par ailleurs mis en évidence que le “masting” ( l’alternance d’années avec faible et forte production de glands ) entraîne chez le sanglier une augmentation du taux de croissance des populations, avec une corrélation entre la cyclicité de la production de glands et du temps de génération. On peut s'attendre à une augmentation de la fréquence et du nombre de printemps chauds et secs par le futur du fait du changement climatique. Ces printemps devraient favoriser une forte production de glands en automne une année sur 2 et pourraient ainsi entraîner des conditions encore plus favorables pour le sanglier, pouvant encore augmenter son taux de croissance et la taille de ses populations.

 

Comportement

 

Étant chassés, les sangliers sont assez discrets et davantage actifs à la tombée de la nuit et au lever du jour ainsi que pendant la nuit. Ils passent l’essentiel de leur journée à se reposer et à dormir dans ce qu’on appelle une “bauge”, un abri au sec, abrité du vent où ils sont cachés dans des fourrés denses comme des ronciers.

Les sangliers aiment se rouler dans la boue pour se débarrasser de leurs parasites et creusent ainsi des souilles.

 

Vendredi ou la vie sauvage

 

La souille et la bauge sont deux endroits différents pour le sanglier.

 

Ils se frottent également contre les troncs des arbres pour la même raison. Une étude allemande a montré que près des troncs où se frottent les sangliers, le nombre d’espèces de plantes et la viabilité des graines est supérieure aux zones près de troncs témoins. Il semble donc que les sangliers contribuent de manière non négligeable à la dissémination des graines et diaspores de végétaux, on parle de zoochorie (en se roulant dans la boue et en fouissant dans le sol notamment).

 

Ils sont globalement grégaires et sociaux. Les femelles vivent en groupe matriarcal appelés harde ou compagnie. Comme dans les groupes d’éléphants ou d’orques, la femelle la plus âgée et expérimentée, appelée “la laie meneuse” sert de guide pour les laies adultes, subadultes et leurs marcassins. Les sangliers mâles adultes se comportent différemment et sont de leur côté solitaires. Les mâles subadultes s’émancipent progressivement et deviennent solitaires à partir d’environ 21 mois.

 

 

Le saviez-vous ?

 

Le sanglier d’Europe est sédentaire et ne migre pas.

Souvent considéré uniquement comme du gibier, un voisin dérangeant et occasionnant des dégâts matériels, économiques dont aux agricultrices et agriculteurs, le sanglier ne se résume pas à cela et est en réalité un animal complexe qui nous ressemble bien plus que l’on ne veut le croire et l’accepter. Il a une sensibilité propre et une organisation sociale complexe et dynamique, se basant sur la matriarchie et le maintien de relations longue durée entre mères et filles.

 

Où sont les sangliers la journée ?

C'est à partir du crépuscule que le sanglier se nourrit généralement. Même si on peut aussi l'observer en journée. Quand il n'est pas à la recherche de nourriture, il se repose dans sa bauge, un creux dans le sol dans un endroit très abrité.

 

Sanglier dans sa bauge.

 

Le sanglier voit-il la nuit ?

Contrairement à sa vue diurne qui laisse à désirer, ses yeux sont pourvus de nombreux bâtonnets. Cette fois-ci, il en aurait un plus grand nombre que l'humain. Ces récepteurs, situés également dans la rétine, sont spécialisés dans la vision nocturne et les conditions de faible luminosité.

 

Quelle couleur le sanglier ne voit-il pas ?

En effet, de jour, la vue du sanglier n'est pas particulièrement développée. Elle est même qualifiée de plutôt médiocre. Il a du mal à percevoir les couleurs, en particulier le rouge. Il pourrait également confondre le noir avec le bleu, ainsi que le blanc avec le jaune.

 

Quelle odeur détestent les sangliers ?

Le mélange citron, eau et huile essentielle Simple et efficace, cette mixture à base de jus de citron et huile essentielle de citron est plutôt efficace contre les sangliers. Mélangez 1 litre d'eau avec 5 citrons et 10 gouttes d'huile essentielle, puis vaporisez sur votre clôture.

 

L’odeur de l’homme pour détourner les sangliers

D’un caractère craintif, le sanglier prend généralement la fuite lorsqu’on l’approche. Puisqu’il n’aime pas la présence humaine ni son odeur, deux astuces de grand-mère vous aideront à le tenir à l’écart.

Une première méthode, plutôt cocasse, consiste à uriner aux endroits où les animaux sont susceptibles d’entrer. Vous pouvez aussi mélanger l’urine à un peu d’eau dans un récipient (comme une boite de conserve), et l’enterrer en ne laissant dépasser que le haut du pot. Placer des récipients tous les 15 mètres environ, devrait effaroucher les sangliers ;

 

Un deuxième truc vise à disperser des cheveux autour de votre propriété. Vous pouvez demander à votre coiffeur de récupérer les cheveux coupés de ses clients afin d’en avoir suffisamment pour cerner votre jardin. Les matières organiques humaines sont réputées pour déployer une réelle efficacité de répulsion chez les sangliers. De surcroit, les poils se colleront sur leur groin et les gêneront pour respirer, ce qui risque de leur déplaire.

 

Des répulsifs “maison” pour faire fuir les sangliers

Pourvus d’un très bon flair, les sangliers décamperont rapidement s’ils sentent une odeur nauséabonde planer autour d’eux. Vous pouvez ainsi planter des bâtons sur lesquels vous fixerez un chiffon imbibé d'eau de Cologne ou de parfum que les animaux renifleront de très loin. Une autre solution est de préparer un répulsif “maison“ à base d’ail et d’huiles essentielles. La recette est simple : il suffit de verser 1 litre d’eau bouillante sur 2 gousses d'ail écrasées ; de laisser refroidir puis d’ajouter 10 gouttes d'huile essentielle de menthe poivrée et 10 gouttes d'huile essentielle de citronnelle. Il ne restera ensuite qu’à laisser macérer le mélange pendant 2 semaines, à filtrer puis à pulvériser autour du jardin. Une dernière technique facile à mettre en œuvre consiste à faire fondre une pastille de camphre dans de l’eau puis à vaporiser le produit à l’endroit voulu. Cette substance aromatique à l’odeur très puissante est souvent employée par les jardiniers pour rebuter les sangliers qui préfèrent changer d’itinéraire.

 

Il existe aussi dans le commerce des répulsifs touts prêts contre les sangliers.

 

Les sangliers sont des créatures qui ont leurs habitudes. Ils sont intelligents, forts et peuvent être dangereux. Ils ont quelques faiblesses. Ils aiment grignoter du sucré, comme le maïs, et ne peuvent pas résister au goudron végétal.

 

Des battues de sangliers organisées par les communes et les sociétés de chasse permettent de limiter la prolifération des sangliers.

 

Un sanglier est un animal sauvage et potentiellement dangereux. En France, il est légal de tuer un sanglier dans son jardin si celui-ci est considéré comme une menace pour la sécurité des personnes ou des biens. La loi stipule également que le sanglier doit être abattu de manière humaine et que les déchets doivent être éliminés de manière appropriée. Si vous avez tué un sanglier dans votre jardin, il est important de contacter les autorités compétentes afin qu'elles puissent prendre les dispositions nécessaires.

 

LES DIFFÉRENTES APPELLATIONS DU SANGLIER SUIVANT SON AGE :

De 0 à 6 mois : "marcassin".
De 6 mois à 1 an, il est appelé "bête rousse". Les rayures ont disparu.
A 1 an la couleur du pelage est définitive : noir, gris, ou roux. Il pèse entre 25 et 35 kg. - A un an la couleur du pelage est définitive : noir, gris ou roux.
De 1 an à 2 ans : "bête noire" ou "bête de compagnie". Il pèse entre 40 et 60 kg. L'analyse du cristallin de l'œil permet de déterminer l'âge du sanglier jusqu'à 2 ans seulement. Elle s'effectue en laboratoire.
De 2 à 3 ans : "ragot" ou "laie ragote". Il pèse de 60 à 80 kg. Certains sujets mâles exceptionnels : 100 kg.
De 3 à 4 ans : le mâle est appelé "tiers-an". La femelle porte définitivement son appellation de laie.
De 4 à 5 ans : "quartannier". Il dépassera couramment les 100 kg.
De 5 à 6 ans : "grand sanglier", "vieux sanglier", ou "solitaire".
Plus de 6 ans : "grand vieux sanglier" ou "vieux solitaire".
Un "page" est un sanglier qui accompagne un vieux solitaire.

Chez le sanglier, la tête est appelée "la hure", les yeux sont appelés : "les mirettes", ses oreilles : "les écoutes", sa queue : "la vrille", au bout de sa vrille existe une touffe de poils dénommée : "le toupet", son groin : "le boutoir", la couche de cuir épaisse et dure sur ses épaules : "l'armure". Plus le sanglier vieillit, plus son armure se développe vers l'arrière. La "bourre" est une sous-couche de poils. Elle offre une excellente protection thermique pendant les périodes rigoureuses. On appelle "suites" les testicules du sanglier. Les "vibrisses" sont les poils sensoriels très sensibles que le sanglier possède sur son boutoir et sur la lèvre supérieure.

 

source : dianehautsbosc.canalblog.com

 

Harde de sangliers

 

Sources  LPO.fr ; Ouest-France

Publication ALT - JPB - 1-5-2025



02/05/2025
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