Les vers de terre aident le jardin
Les vers de terre aident le jardin, aidons les !
Les lombrics qui vivent dans la terre sont des aides précieux pour le jardin et la nature d'une manière plus générale. Invisibles ou presque, ce sont des travailleurs acharnés, qui participent à la dégradation des matières organiques ainsi qu'à l'amélioration du sol. Jamais trop nombreux dans nos jardins, ils méritent que nous agissions pour les favoriser davantage. Une aide facile à mettre en oeuvre, tout au long de l'année.
Les rôles des vers de terre
On oublie vite ces travailleurs souterrains, qui ne se montrent que lorsque l'on travaille le sol dans le jardin, soit pour préparer une planche ou un nouveau massif, soit pour planter. Mais leur vie sous terre ne doit pas faire oublier leurs actions, capitales pour la santé du sol, support nourrissier des plantes, et pour les végétaux eux-mêmes qui bénéficient plus qu'on ne le pense des bienfaits des lombrics de toutes sortes.
Les principales tâches effectuées par ces invertébrés vermiformes sont :
- la décomposition de la matière organique et son incorporation dans le sol,
- l'aération du sol par le création de nombreuses galeries verticales et par l'accroissement de sa porosité,
- le déplacement et la remontée des éléments nutritifs qui avaient été lessivés dans les couches plus profondes du sol,
- l'enrichissement de la terre par le rejet de déjections, les turricules visibles à la surface du sol, qui contiennent environ 50 % de plus de matières organiques que le sol non digéré, 7 fois plus de phosphate, 10 fois plus de potasse, 5 fois plus d’azote, 3 fois plus de magnésium et bien d'autres oligoéléments encore.
- une meilleure irrigation des différentes couches du sol, l'eau circulant plus en profondeur en empruntant les galeries.
- l'accroissement de la capacité d’enracinement des végétaux dont les racines empruntent les galeries creusées et se faufilent dans les différentes strates du sol.
Ils ne s'attaquent jamais aux cultures.
Des animaux fragiles, trop souvent négligés
Combien de jardiniers ont, sans le vouloir, coupé des vers de terre en labourant ou en ameublissant le sol de leur jardin ? Presque tous sans aucun doute... Et un ver coupé en deux ne donne pas deux vers contrairement à ce que beaucoups pensent !
Il existe différentes espèces de vers de terre, inféodées à différentes profondeurs dans le sol. Chaque labour avec retournement perturbe grandement la petite faune souterraine en la délogeant de son habitat naturel et en l'exposant de façon soudaine à des conditions qui ne lui sont plus favorables. Soit l'environnement est trop pauvre en oxygène (couche profonde du sol), soit l'exposition aux rayons chauds et desséchants du soleil est trop forte ainsi que la quantité d'oxygène trop importante (couche de terre superficielle et surface).
Quand on nourrit les plantes avec des engrais chimiques, sans faire d'apport d'humus et de matières organiques, on participe à la déstructuration du sol et on prive ces petits animaux d'une source importante de nourriture.
Les passe-pieds ou petites allées dans le potager sont des endroits où le sol se tasse d'autant plus que les passages sont fréquents et que l'on laisse la terre nue, sans paillis protecteur. Hors plus le sol est tassé, moins les vers de terre peuvent se développer. Sous l'effet d'un tassement important, la population des vers peut diminuer de moitié et il faudra de longs mois et même plusieurs années pour qu'elle se régénère.
L'apport de produits toxiques en surface ou dans le sol est aussi une cause de la diminution des populations de vers de terre. D'où l'importance de ne jamais vider le surplus de produit de traitement sur la terre.
L'usage de produits phytosanitaires pour tuer les vers est donc une très mauvaise idée car cela impliquerait la perte de ces petits auxiliaires si importants pour la vie et l'équilibre du sol.
Les gestes qui favorisent la présence et la multiplication des vers de terre :
Les actions préconisées pour le jardinage biologique ont des effets à priori favorables sur l'entretien et le développement des populations de vers dans le sol. Mais certaines sont à privilégier :
- Ameublir le sol sans retournement, en employant une grelinette ou une aérabèche par exemple. La permaculture qui proscrit tout travail du sol est aussi une méthode de culture qui favorise la présence et l'action des vers et microorganismes dans la terre.
- Éviter de laisser la terre à nue, soit en épandant des paillis au pied des cultures et dans les passe-pieds, soit en semant des engrais vertsdans les planches qui ne sont plus cultivées pendant quelques semaines ou quelques mois.
- Délaisser les engrais chimiques pour privilégier l'emploi de fertilisants organiques.
- Amender le sol avec du compost ou des fumiers. Ces amendements sont plutôt répandus en surface, et ce d'autant plus qu'ils ne sont pas bien mûrs et décomposés.
Les turricules de vers de terre
D'étranges petits tortillons de terre formant des monticules sur les pelouses apparaissent souvent en automne. Bien connus des gérants de stade de foot ou de rugby qui s’emploient à les éliminer, ces turricules laissent parfois le jardinier interrogatif.
Qu'est-ce qu'un turricule ?
Un turricule est un petit monticule de terre constitué de tortillons caractéristiques. Issu des déjections des vers de terre, le turricule indique la sortie d'une de leurs nombreuses galeries.
Les turricules, un engrais naturel
Les turricules, issus du système digestif des lombrics enrichissent la terre en éléments tels que le magnésium, l'azote, le phosphore, le calcium et le potassium. Après analyse de ces petits tas de terre, les chiffres sont éloquents : il contiennent de 2 à 11 fois plus de ces éléments que dans le sol ordinaire. Une raison de plus de respecter les vers de terre et de ne pas les détruire.
Si les turricules vous gênent
Ces prouesses architecturales de nos amis gluants apparaissent de manières bien visibles sur les pelouses et parfois aussi dans les potagers dès le début de l'automne. Ils posent quelques problèmes aux entreprises d'entretien de terrain de golf, de foot ou de rugby car, outre leur côté inesthétique, ils rendent le terrain glissant. Le passage d'un peigne à gazon tracté est la solution la plus efficace et la plus écologique qui puisse alors être envisagée. Une demi-heure suffit pour traiter un terrain de football.
En outre le passage régulier du peigne à gazon offre d'autres atouts en faveur d'une pelouse de qualité: le défeutrage, la lutte contre les graminées indésirables comme le pâturin annuel, la mousse et autres mauvaises herbes qui sont extirpées et mis à la surface pour être ensuite ramassées et évacuées.
Dans le cas du jardinier amateur, ces petits monticules sont rarement des effets de destructions féroces et bien heureusement pour l'équilibre du sol ! Un simple râteau ou un balai à poils durs suffiront à casser les monticules qui regorgent d'éléments favorables au sol. Vous pouvez aussi les prélever et les ajouter à la terre de vos potées.
Mais quelles sont ces drôles de bêtes ?
Il existe de nombreuses espèces de vers de terre (plus de 7000)
Nous ne parlerons que du lombric commun de nos jardins.
Le lombric commun, ver de terre commun ou ver de rosée (Lumbricus terrestris), est une espèce de vers de terre annélides de la famille des Lumbricidae. Il a comme préférence les terres humides. C'est une espèce hermaphrodite simultanée puisque chaque individu possède les organes reproducteurs mâle et femelle en même temps.
Il mesure de 90 mm à 300 mm de long et de 6 mm à 10 mm de large. Son corps cylindrique très extensible compte en moyenne 150 segments (de 100 à 180) en forme d'anneaux portant quatre paires de soies en forme de S. Le prostomium est tanylobique. Le péristomium, deuxième segment de forme conique et généralement un peu plus foncé que le reste du corps, porte la bouche. Le périprocte, dernier segment généralement plus aplati que celui de la tête et de couleur plus claire, porte l'anus. Le clitellum se développe sur les segments 33 à 37.
Sa teinte générale est rougeâtre à brun foncé (face ventrale jaune orangé, face dorsale plus foncée brun rougeâtre à violet) et est due à un pigment sanguin voisin de l'hémoglobine : l'érythrocruorine. Le vaisseau sanguin dorsal est d'ailleurs visible au travers de la peau.
Les vers de terre n'ont pas de poumon. Pour respirer, ils échangent les gaz à travers leur peau humide; l'oxygène est absorbé par l'hémoglobine dans le sang, et le dioxyde de carbone est libéré. Le lombric se couvre de mucus pour permettre à l'oxygène dissous de pénétrer dans sa circulation sanguine.
Ces vers sont hermaphrodites : chaque individu est à la fois mâle et femelle ; mais il faut qu'ils soient deux pour échanger leurs cellules mâles et ainsi féconder leurs ovules. Ils s'accouplent au niveau du Clitellum (zone gonflée située au tiers antérieur du corps) l'un contre l'autre tête-bêche.
Après cet échange réciproque de semence, le clitellum va fabriquer des cocons qui enfermeront les ovules et les spermatozoïdes : c'est à ce moment-là qu'a lieu la fécondation.
Cocons de vers de terre
Après leur libération, l'incubation dure entre 15 à 20 jours, selon la température et l'humidité ambiantes.
Des cocons sortent un à quatre jeunes vers de couleur translucide qui se mue en rose rapidement, avant qu'ils ne prennent leur couleur définitive au bout d'une vingtaine de jours.
Ces jeunes lombrics mettront 30 à 90 jours pour devenir adultes.
Les lombrics régulent leur population en fonction de la nourriture. Peu nourris, ils se reproduisent moins. Ils peuvent rester jusqu'à 6 semaines sans apport de nourriture,
Son élevage est appelé lombriculture et permet de favoriser la culture biologique et la permaculture ainsi que la transformation de la matière organique des composts (lombricompostage).
Il n'aime pas la lumière. Quand il y a une exposition directe à la lumière, le ver se déplace pour ne plus être dans cette lumière.
Sa durée de vie va de 4 à 8 ans, généralement 6 ans en captivité.
Ennemis et prédateurs : les serpents, les oiseaux, les taupes, les crapauds et même les renards mangent des vers de terre. Les coléoptères, les sangsues, les limaces ainsi que les vers tueurs, entre autres, sont aussi des prédateurs. Certains types d'acariens paralysent les cocons de vers de terre.
Voir aussi l'article sur les vers tueurs dans ce blog : Les vers tueurs
Autres utilisations :
Les vers de terre sont aussi utilisés pour la pêche comme appât notamment pour les anguilles qui en sont très friandes.
Dans le marais poitevin en particulier, on pratique la pêche à la vermée.
La pêche à la vermée est une technique étonnante de pêche à la ligne sans hameçon. Elle est basée sur la dextérité du pêcheur et la voracité de l’anguille. Chaque pêcheur prépare sa vermée (pelote de vers) avec patience. Plusieurs lombrics sont enfilés un à un dans le sens de la longueur au moyen d’une longue aiguille sur du fil de coton à repriser. On obtient ainsi une « aiguillée » de vers d’environ un mètre de long, dont on fait une pelote en l’entourant autour de ses doigts. Il ne reste plus qu’à attacher cette grouillante masse de vers, autour d’un plomb, au bout d’une forte ligne attachée au bout d’un solide jet de bambou..
Ainsi équipé, on prospecte la canne sous les berges profondes. Les anguilles qui mordillent les vers, font tressauter le bouchon et se prennent leurs minuscules dents dans les fils du coton à repriser. Elles ne lâcheront pas prise avant d’arriver en surface, où le pêcheur les enlèvera prestement pour les faire retomber dans un grand et vieux parapluie, ouvert et posé à l’envers à côté de lui. Comme il n’y a pas d’hameçon, les anguilles s’y décrocheront toutes seules et resteront prisonnières.
Sources Wikipédia, Futura-sciences
Rédacteur Jean-Pierre Bouchet 5-2021
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