Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

Portraits 2-L'importun

LE BARASSUN

 

Ol ét a crére que ve z-étes in aemant : ac sa goule enfarinàie, le vaet se colàe a

vous dés que sortéz de la mésun.

Aussetout, le se prend a demandàe votre portement, çhau de vetre famelle pi avoure que ve naléz. Ve pevéz trjhou li dire que v’avéz pa gardàe lés goréts ensenblle le vat tot de maeme s’inçhétàe de çheù que ve z-étes apràe de faere.

Ve l’enveyéz voer si lés poules avant dau fén ? Le cunprend pa que l’ét ajhaçant ac totes sés quésciuns. Paréll vetre unbre,  l’ét lae a ve sivàe prtot tot en ve minant ac sés cunplliments de rén. Le senblle ine sansie çhi ve cole a la pea.

Le s’émoye de bé daus afaeres çhi l’argardant pa. Le vasse le munde ac sa goule a tot dire. L’ét soubrant queme pa deùs.

Bé daus yins aemant meù voer sés taluns que sés ortalls.

Queù alejhance quant le ve laesse ! Mé o dure jha grous de tenp. Le vela çhi ve téléfoune, çhi ve z-enveye in essémésse pr demandàe quatre foes rén. Queù insu jhérciun qu’ol ét !

Si le vaet ché vous, en pu de ve minàe ac sés cuntes a dounàe la dormitoere, l’ét pa

galopai, l’ét lun a la viràie. Le cunprend pa qu’ol ét le moument de se nalàe. Cuntéz jha su li pour le voer ripàe sés bots. Ol ét a se demandàe si la vat poet se canijhàe ché entre vous. Le groulle pa d’in pouse.

Ol ét in vrae çhu de pllunb.

Mae de yin qu’avant étai jhaenais de li dire qu’ol étét l’eùre que s’entorne ché li.   

Tae ! Araetun dun de causàe de çhél apibau qu’ol ét jha aesai de pevoer se dépatàe de li.

L’IMPORTUN

 

Il faut croire que vous êtes un aimant : avec sa mine enfarinée, il vient se coller à vous dès que vous sortez de la maison.

Aussitôt, il lui prend de demander votre état de santé, celui de votre famille puis où vous allez.

Vous pouvez toujours lui dire que vous n’avez pas gardé les gorets ensemble, il va quand même s’inquiéter de ce que vous êtes en train de faire. Vous l’envoyer voir si les poules ont du foin ? Il ne comprend pas qu’il est agaçant avec toutes ses questions. Comme votre ombre, il est là à vous suivre partout en vous fatigant avec ses compliments de rien. Il ressemble à une sangsue qui vous colle à la peau.

Il s’informe de bien des affaires qui ne le regardent  pas. Il  ennuie les gens avec sa gueule à tout dire. Il est insupportable comme pas deux.

Beaucoup d’entre eux aimons mieux voir ses talons que ses orteils.

Quelle soulagement quand il vous laisse ! Mais ça ne dure jamais très longtemps. Le voilà qui vous téléphone, qui vous envoie un SMS pour demander quatre fois rien. Quelle indigestion c’est !

S’il vient chez vous, en plus de vous fatiguer avec ses  histoires à dormir debout (à vous donner le sommeil), il n’est pas pressé, il met du temps à partir. Il ne comprend pas que c’est le moment s’en aller. Ne comptez jamais sur lui pour le voir riper ses galoches. C’est à se demander s’il ne va pas s’installer chez vous. Il ne bouge pas d’un pouce.

C’est un vrai cul de plomb.

Plus d’un ont été gênés de lui dire qu’il était l’heure de rentrer chez lui.

Tiens ! Arrêtons donc de parler de cet individu qu’il n’est jamais facile de pouvoir se décoller de lui.

 

P'tit pot de colle Cléopâtre | Nature & Découvertes

Le pot de colle

 

Micha Cardinea – Bernancio n°B143

Traduit par JPB - ALT - 1-2025



21/02/2025
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 184 autres membres