La bisse et le buch'ron
La bisse et le buch'ron - Le rouge-gorge et le bûcheron
Aussitout les feuille cheitte
L’soulail encouère pa l’vé
D’au matin jhusqu’au sére
Peurdut’au fond d’thié bois
Peur z’y t’ni compagnée
Le seguet pâs à pâs
A l’heure daû déjhuné
De temps en temps i jh’tet
Le sére quant’i rentret
Mais v’lâ t’au pâs qu’un jhor
Compièt’ment estourbi
Mais dans son paure calâs
Jhouquée dessus sa tête
A l’insista tell’ment
Un cot’ r’pri ses esprit
Et dépeu thieu jhor lâ
Peur thieu petit osiau É venut’a son s’cour.
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Aussitôt les feuilles tombées Dès les premières gelées Il prenait sa musette Sa serpe et sa hache
Le soleil pas encore levé Il s'en allait à son pas tout au long des sentiers jusqu'au milieu des bois
Du matin jusqu'au soir Il coupait, fagotait Et tant qu'il faisait jour On l'entendait cogner
Perdu au fond de ces bois Il ne voyait pas grand monde Juste une buse quelquefois Qui s'en venait faire quelque ronde
Pour lui tenir compagnie Il y avait un rouge-gorge Qui dès qu'il embauchait sortait d'un buisson
Il sautillait pas à pas mangeant quelque vermisseau Cela dérangeait le gars En ramassant ses sabots
A l'heure du déjeuner Il faisait un grand feu et contre un arbre il s'appuyait Le temps de souffler un peu
De temps en temps il jetait Une poignée de miettes de pain Au rouge-gorge qui attendait Juché sur un rondin
Le soir quand il rentrait Voletant de branche en branche Le rouge-gorge l'accompagnait Plein de reconnaissance
Mais voilà t'il pas qu'un jour Qu'il coupait un gros chêne Une grosse branche de bois mort Lui tomba sur le crâne
Complètement estourbi Sur le sol allongé Puis le grand froid le saisi Son compte était réglé
Mais dans sa pauvre caboche Voilà que ça se met à cogner Cogner si fort ma foi Que ça le fit réveiller
Juché dessus sa tête Le rouge-gorge à grand cou de bec Essayait la pauvre bête De le faire se lever
Il insista tellement Qu'il finit par bouger Se mit assis Tâta sa tête endolorie
D'un coup reprit ses esprits Il se leva enfin Et repartit chez lui Trouvant bien long le chemin
Et depuis ce jour là Sur le bord de sa fenêtre Il y a dans un petit plat Une poignée de miettes
Pour ce petit oiseau Son ami de toujours Qui une veillée de Noël est venu à son secours. |
Conte de Guy Chartier -2014 - Journal "le boutillon de la Mérine"
Traduction Jean-Pierre Bouchet ALT - 5-2023
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