Portraits 1- Le curieux
L’ATENDI Quant ve le voeyéz lae a rén faere, a bétàe, aléz sultout pa crére que l’ét apràe de gnonotàe, nun le vaque a tot çheù qu’ol at entour de li. L’at l’éll au boes. Le surjhe : daus foes qu’o védrét ine achoesun de gangnàe çhéque chouse. Dame, l’atend a la viràie dau chemin. Le belle prtot, rén li échape : si ol étét sen eùr de chance ? Le laesse pa passàe ine afaere çhi pét arundesir sa benasse. Lés achoesuns venant jha totes seùles, le sét bae qu’o fàut lés trchàe. L’ét achariant a tot çheù çhi pét véndre en proférence. Pr li, souventefoes, lés afaeres tunbant queme le nàes au mitan de la face. Vaet ell a aprendre qu’o se doune ine recevance ? Queme l’ét larjhe de goule mé court de méns, le vat s’amenàe sen rén dire : le perét vantér paechàe çhéque chouse. Ve voeyéz, le vaet a la sente. Tae ! Araetun dun de causàe de çhél apibau qu’ét a l ungue de tenp den l’atendivetai. Le se muce prtot. Le se trove trjhou au bun endrét au bun moument. Le sét bae qu’o sufit qu’in cop pr que lés afaeres s’arenjhant. Le sét se métre en boune bàete. Ol ét jha la paene de li aprendre que quant o broume a la bare, fàut poet tarzàe le mouvement. L’at pa de démén pr sivàe le chaudrat. Ol ét bae lés pu pràe dau feù çhi se chaufant le meù, ét o pa ? Quant lés vents virant dau bun coutai, dau sun bé sur, le tire lés abriures a li. Pi dame, l’ét ficéle : le fét trjhou de façun qu’o vire dau coutai de sa goule. Den ine enmanche, o serét bé d’asard que le perét pa en pllumàe la chategne
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LE CURIEUX Quand vous le voyez là à rien faire, figé, n’allez surtout pas croire qu’il est en train de perdre son temps, non il fait attention à tout ce qu’il y a autour de lui. Il a l’œil aux aguets. Il surveille : des fois qu’il viendrait une occasion de gagner quelque chose. Dame, il attend au tournant. Il regarde partout, rien ne lui échappe : si c’était son heure de chance ? Il ne laisse pas passer une affaire qui peut arrondir son bien. Les occasions ne venant jamais toutes seules, il sait bien qu’il faut les chercher. Il est attentif à tout se qui peut se vendre en rapporter. Pour lui, souventes fois, les affaires tombent comme le nez au milieu de la figure. Va t’il apprendre qu’il se donne une réception ? Comme il est fort en gueule mais bras cassé, il va s’amener sans rien dire : il pourrait peut-être ramener quelque chose. Vous voyez, il fonctionne à l’odeur (à l’instinct). Tiens ! Arrêtons donc de parler de ce loustic qui est à longueur de temps dans l’attente. Il se glisse partout. Il se trouve toujours au bon endroit au bon moment. Il sait bien qu’il suffit d’une fois pour que les affaires s’arrangent. Il sait se mettre en bonne position. Ce n’est pas la peine de lui apprendre quand le fer est chaud, il ne faut pas tarder le mouvement (à le battre). Il n’a pas son pareil pour suivre le mouvement. C’est bien ceux qui sont le plus près du feu qui se chauffent le mieux, n’est ce pas ? Quand les vents tournent du bon côté, du sien bien sûr, il tire la couverture à lui. Puis dame, il est malin ; il fait toujours de façon que ça tourne de son côté. Dans une situation compliquée, ce serait bien le hasard qu’il ne pourrait pas tirer les marrons du feu. |
Micha Cardinea – Bernancio n°B143
Traduit par JPB - ALT - 1-2025
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