Mouettes et goélands 2
MOUETTES ET GOÉLANDS
Les goélands de nos régions
Ils ne font que nager sur l'eau, et vont se nourrir de tout ce qu'ils peuvent trouver de comestible, même les déchets. Ils ont un fort bec avec un point rouge, au bout un peu crochu qui leur permet de déchiqueter leur nourriture, ce à quoi on les distingue des mouettes. Sans qu'ils soient des échassiers, leurs pattes palmées sont assez longues pour marcher sur le fond des cours d'eau peu profonds afin d'y capturer des poissons ou des écrevisses. Les ailes sont longues et assez larges pour planer facilement.
Les jeunes, souvent nommés « grisards », ont un plumage mêlant le brun, le beige, le gris et le blanc ; ils mettent de deux à quatre ans pour acquérir, progressivement, le plumage adulte complet.
La plupart des goélands sont omnivores, se nourrissant d'animaux et parfois de charognes. Certaines espèces de Goélands sont capables de digérer des os de tailles considérables.
Les activités humaines (constructions, pêche, etc.) ont entrainé une raréfaction de leur nourriture sur le littoral.
Les goélands sont presque tous côtiers ou insulaires, s'aventurant rarement en haute mer. Mais on peut également trouver ces oiseaux dans des villes traversées par des fleuves ou rivières à faible débit.
Les 4 goélands : Argenté, Brun, Marin, Leucophée
Jeune goéland grisard
Goéland marin :
C’est le plus grand des goélands (68 à 79 cm de long pour 1,4 à 1,7 m d'envergure pour un poids compris entre 1.4 et 2.3 kg) au dos noir et tête blanche, aux pattes couleur chair et au bec massif. C'est un prédateur opportuniste omnivore et un charognard. Son régime alimentaire se compose de poissons, oiseaux, petits mammifères, mollusques, insectes, œufs, baies, charognes. Les aliments les plus durs, tels que des mollusques et des œufs, sont lâchés sur des surfaces dures pour les ouvrir.
Goéland brun :
Il a une taille légèrement inférieure au Goéland argenté. La seule espèce avec laquelle on puisse le confondre en Europe est le Goéland marin. Le Goéland brun est plus petit, plus fin, avec des pattes jaunes et non rosâtres et des miroirs blancs plus petits en bout d'ailes. Les adultes ont les ailes et le dos noir ou gris foncé. Le bec est jaune avec un point rouge. La tête est plus grise en hiver, contrairement au Goéland marin.
Le Goéland brun est omnivore comme la plupart des Laridés : il se nourrit de charognes mais capture également de petites proies. Il est davantage piscivore que le Goéland argenté : déchets de poissons rejetés et poissons pris lorsque les bateaux remontent leurs filets.
Plus nasillarde que celle du Goéland argenté la voix est composée de divers cris "miaulants", graves et "jappements".
Adulte et juvénile
Goéland leucophée :
Assez rare en Vendée, il est surtout présent aux Sables et à St Gilles, cette espèce d’origine méditerranéenne où il est appelé « gabian » s’y est installée en 1983. Il ressemble beaucoup au goéland argenté auquel il a d’abord été confondu, mais c’est une espèce à part entière du groupe des goélands.
De taille moyenne il a un manteau gris et des pattes jaunes. Son œil est jaune-gris ou citron avec un cercle orbital rouge. Son bec est plus court et plus épais que celui des autres goélands, souvent jaune orangé vif avec une tache rouge sur la partie inférieure débordant souvent sur la mandibule supérieure.
Il est omnivore. Il se nourrit souvent des décharges publiques et dans les rejets des bateaux de pêche.
Il pille les nichées et les couvées d’autres oiseaux. Il devient commun en ville. Il peut se montrer très agressif surtout pour protéger ses jeunes.
Plus grave que celui du goéland argenté, son cri rappelle celui du goéland brun.
Il a un battement d'ailes plus lent que le Goéland cendré. Il plane à la manière d'un rapace.
Goéland argenté : Le plus commun
Blanc à dos gris, il est génétiquement proche des autres goélands à tête blanche du genre Larus. Mâle et femelle sont presque identiques, sauf le juvénile qui possède un plumage très différent (grisard) et met quatre ans à acquérir son plumage d'adulte.
Le goéland argenté est une espèce opportuniste qui consomme aussi bien du poisson que des invertébrés marins (mollusques, crustacés, polychètes (vers marins), échinodermes…). Il consomme aussi des animaux capturés sur le continent, tels que des insectes et des vers de terre, des œufs d'oiseaux ou des poussins, et même de petits mammifères.
Le goéland argenté exerce une forte pression de prédation sur les autres oiseaux de mer, notamment sur ceux nichant en colonie tels que les guillemots, sternes ou macareux, ainsi que sur d'autres espèces d'oiseaux (canards, limicoles…) qui nichent à proximité. Il n'hésite pas non plus à attraper un œuf ou un oisillon d'un autre goéland, y compris de son espèce, s'ils sont laissés sans surveillance. Sur certaines îles, ce sont jusqu'à 7 oisillons sur 10 qui sont victimes de cannibalisme. Ce taux de cannibalisme élevé peut être induit par des conditions particulières, notamment un stress alimentaire, le taux augmentant lorsque les températures de surface des eaux augmentent (ce qui diminue la productivité primaire et conduit au déplacement des poissons vers des eaux plus profondes). Mais il peut aussi être charognard ou se nourrir de déchets de poisson rejetés en mer par les bateaux de pêche, ou encore d'ordures récoltées dans les décharges publiques, voire à la sortie des égouts. Il se nourrit aussi de produits végétaux, comme des baies, des tubercules ou des graines.
Il capture ses proies soit en marchant, soit en nageant en surface, mais ne plonge guère à leur poursuite. Au mieux, il lui arrive, au cours d'une pêche à pied le long de la plage, de se jeter dans une vague pour capturer une proie ou de s'immerger partiellement pour saisir des proies situées à faible profondeur, technique qu'il utilise régulièrement pour récupérer les déchets rejetés par les bateaux de pêche ; dans ce cas, seule l'extrémité des ailes reste émergée.
Il lui arrive aussi très souvent de dérober les proies capturées par d'autres oiseaux de mer (poissons ou crustacés volés aux petites aigrettes et sternes), soit en les harcelant jusqu'à ce qu'ils lâchent leur butin, soit en subtilisant leur proie après leur atterrissage : ce comportement est appelé cleptoparasitisme (vol parasite de nourriture).
Il sait ouvrir les coquillages en les laissant tomber d'une dizaine de mètres de hauteur, espérant qu'ils se brisent sous le choc, et n'hésitant pas à recommencer jusqu'à ce qu'il ait obtenu le résultat désiré. Il ne choisit cependant pas toujours pour cela une surface dure, et ses proies disparaissent parfois dans l'eau ou le sable. Pour les goélands nichant en ville, cette pratique est à l’origine de nombreuses tuiles cassées au grand dam des propriétaires.
Tout comme de nombreuses autres espèces d'oiseaux, il rejette régulièrement par le bec des pelotes de réjection composées des parties dures et indigestes issues des proies. Ces pelotes mesurent en moyenne 20 × 40 mm, mais peuvent parfois être plus volumineuses.
Ce goéland ne boit de l'eau douce que lorsque celle-ci est disponible. Autrement, il est capable de boire de l'eau de mer et rejette l'excès de sel grâce à des glandes excrétrices situées au-dessus des yeux et débouchant dans les narines. Le liquide saturé en sel tombe alors de son bec sous forme de gouttes.
Deux goélands argentés buvant de l'eau de mer.
Cri du goéland
Le goéland argenté est un oiseau bruyant qui possède toute une gamme de cris sonores et stridents ressemblant à des jappements ou des cris plaintifs. Ce goéland crie souvent, à de nombreuses occasions, et tout au long de la journée. On dit qu'il pleure ou raille.
Cet oiseau très sociable quelle que soit la saison se nourrit et niche le plus souvent en groupe, voire en colonie (comportement grégaire). Les bandes de goélands argentés peuvent regrouper de quelques dizaines à quelques milliers d'individus. Cependant, au sein même de la colonie, la distance minimale tolérée entre deux nids est d'environ 2 m et chaque couple s'octroie un territoire mesurant d'une dizaine à une centaine de mètres carrés, à l'intérieur duquel tout intrus, y compris humain, est attaqué. Cette défense du territoire est assurée aussi bien par le mâle que par la femelle.
La sociabilité du goéland argenté peut s'étendre à d'autres espèces d'oiseaux de mer, avec lesquelles il se mêle volontiers, et il n'est pas rare de voir, sur une zone d'alimentation, des goélands argentés mêlés à diverses autres espèces de goélands, de mouettes ou de sternes.
Colonie mixte de goélands argentés et de goélands bruns.
Reproduction
Cycle
Comme chez la plupart des oiseaux de mer, la saison de reproduction s'étale sur une longue période. La reproduction proprement dite, c'est-à-dire la ponte et l'élevage de la nichée, se déroule d'avril à juillet ; mais elle est précédée par une longue phase d'appropriation des territoires et de formation des couples.
Les dates d'arrivée aux sites de nidification varient avec la latitude : elles sont plus précoces au sud. Ainsi, les goélands argentés sont observés sur leurs territoires au plus tard dès décembre dans le Finistère et au cap Blanc-Nez, début janvier en mer d'Irlande et début mars dans le sud de la Baltique..
Schématiquement, les mois précédant la ponte proprement dite, c'est-à-dire approximativement de janvier à avril, sont consacrés à l'appropriation et à la délimitation des territoires, à la formation des couples et à l'accouplement, enfin à la construction du nid. Mai est le mois des pontes et de l'incubation pour la majorité des couples, juin et juillet ceux de l'élevage des jeunes. Les oiseaux quittent progressivement les sites de reproduction dans le courant du mois d'août, les colonies étant pratiquement désertes à la fin de ce mois.
Appariement
Le moment et la durée du processus de formation des couples dépendent du statut des individus. Dans un certain nombre de cas, le couple est déjà constitué au moment de l'arrivée : il s'agit généralement d'individus âgés, ayant acquis antérieurement une expérience de la reproduction et retrouvant leur partenaire de l'année précédente. La règle pour l'espèce est la monogamie et la fidélité au partenaire d'une année à l'autre.
La formation d'un nouveau couple ne se pose donc que pour les jeunes qui accèdent pour la première fois au statut de reproducteur, et aux reproducteurs expérimentés dont le partenaire a disparu depuis la saison précédente et aux cas de séparation (souvent dus à une saison de reproduction infructueuse).
Des comportements à composante sexuelle apparaissent dès les premiers stades de la formation des couples, mais ils culminent dans les semaines précédant la ponte. Les deux comportements les plus caractéristiques de cette période sont le « nourrissage de cour » et les accouplements. Dans un cas comme dans l'autre, c'est la femelle qui a l'initiative : adoptant une posture, des mouvements et des cris très semblables à ceux des poussins lorsqu'ils quémandent leur nourriture auprès des adultes, elle sollicite le nourrissage ou l'accouplement de la part du mâle. Comportement très ritualisé, le nourrissage de cour n'en est pas moins effectif, les quantités de nourriture passant du mâle à la femelle étant parfois très importantes ; son rôle énergétique est indéniable au moment où les œufs sont en cours de formation. Par ailleurs, les mâles les plus efficaces à cet égard sont généralement aussi ceux qui s'investissent le plus dans l'élevage des poussins. Comme chez les autres goélands, le mâle émet un cri particulier pendant toute la durée de l'accouplement.
Nidification
Le goéland argenté niche au sol, sur les îlots, les corniches des falaises continentales, dans les dunes, les landes basses ou les tourbières, voire sur les toits de bâtiments urbains, en groupes ou colonies comportant de quelques dizaines à plusieurs milliers de couples. Quoique occupant très fréquemment les mêmes espaces de reproduction que les goélands bruns, les deux espèces diffèrent dans leurs exigences précises : le goéland argenté domine sur les côtes escarpées et les espaces découverts alors que le brun affectionne plutôt les îlots bas, en particulier les zones couvertes d'une végétation haute (fougères, buissons…) dans lesquelles l'argenté pénètre exceptionnellement.
Le nid, de dimensions variables, est constitué de matériaux divers rassemblés par les deux partenaires, le mâle étant généralement plus actif dans cette activité : herbes, brindilles, petites racines et algues pour l'essentiel, mais aussi fragments de plastique, graviers, coquillages, plumes, etc. Il est installé dans un creux du terrain, préexistant ou creusé avec les pattes dans la terre ou le sable.
Goéland argenté sur son nid en juin. Œufs et nid de goéland argenté.
Ponte et incubation
La ponte n'a lieu qu'une fois par an, au printemps, vers les mois d'avril ou mai.
La femelle pond le plus souvent trois œufs de couleur variable (blanc verdâtre, beige ou beige verdâtre) mais toujours tachetés de brun. Le pourcentage de pontes à trois œufs varie de 78 % à 91 % selon les études. Ces œufs mesurent en moyenne 71 × 49 mm, avec pour valeurs extrêmes 58,0-82,7 mm × 44,1-54,8 mm, pour une masse moyenne de 42 g (dont 7 % de coquille). Des études tendent à montrer que plus la femelle est bien nourrie avant la ponte, plus les œufs auront des dimensions moyennes élevées, et plus les petits seront vigoureux. Les œufs sont pondus à intervalles irréguliers, généralement de un à trois jours, le plus souvent de deux jours.
La couvaison, assurée par les deux parents, dure de 28 à 30 jours. Elle ne devient continue que lorsque la ponte est complète ; le nid est toutefois surveillé en permanence dès le premier œuf, l'adulte de garde pouvant alors rester de longs moments à quelques pas de là. À intervalles irréguliers, le parent qui couve tourne les œufs au moyen du bec et des pattes.
Élevage des poussins
Les poussins pèsent environ 65 grammes à l'éclosion. Ils sont couverts d'un duvet beige, teinté de gris sur le dos, et parsemé de quelques taches brun-noir, ce qui constitue un plumage de camouflage. Leur iris est brun-noir, leurs pattes rosées, et leur bec, gris sombre à la base, est beige-rosé à l'extrémité.
La surveillance et le nourrissage des oisillons sont assurés par les deux parents dont l'agressivité vis-à-vis des prédateurs potentiels s'accroît vers la fin de la période d'incubation, culminant au cours des premières semaines d'élevage. Un des parents reste constamment à proximité du nid, pendant que l'autre est parti en quête de nourriture ; à la moindre alerte, il émet un « ga-ga-ga » qui incite les poussins à chercher refuge parmi la végétation ou les rochers. Lors de l'intrusion d'un homme ou d'un chien sur le territoire, l'adulte de garde prend son envol et pique vers l'intrus de façon répétée tant que celui-ci reste à proximité ; si ces attaques, qui s'accompagnent d'un cri strident à chaque piqué, sont très impressionnantes, il est très rare que les goélands touchent leur cible, et lorsqu'ils le font, c'est généralement avec les pattes.
Au moment de l'éclosion, les nouveau-nés sont couvés en permanence, dans un premier temps tant que leur duvet garde des traces de l'humidité de l'œuf (quelques heures), puis jusqu'à ce qu'ils aient acquis une certaine indépendance thermique (quelques jours). Le dérangement des parents lors de la phase de séchage du duvet est souvent une cause de mortalité des oisillons. Après quelques jours, les parents ne couvent plus les poussins que lorsque les conditions climatiques l'exigent (températures basses ou élevées, pluie…) ; cela peut occasionnellement se produire jusqu'à l'âge de trois semaines environ. Les oisillons sont capables de quitter le nid pour s'aventurer aux alentours dès le deuxième ou troisième jour. Ils sont toutefois très attachés à leur territoire, qu'ils apprennent à connaître très rapidement dans ses moindres détails, ce qui facilite leur camouflage rapide à la moindre alarme. Les jeunes transgressant les limites de leur territoire sont immédiatement attaqués par les adultes voisins, et souvent tués, voire mangés; c'est là une importante cause de mortalité, en particulier lors d'intrusions humaines dans les colonies.
Le déroulement du nourrissage varie dans le détail, notamment en fonction de l'âge des jeunes, mais selon un schéma général remarquablement constant. Lorsque l'adulte revient sur le territoire et s'apprête à nourrir, il émet un cri particulier connu sous le nom de « cri miaulant » qui provoque immédiatement la course des jeunes vers le parent nourricier. Les petits piquent avec leur bec vers le bec de l'adulte, en particulier vers la tache rouge qui orne la mandibule inférieure. Ce comportement déclenche la régurgitation du repas de la nichée : le jabot et le cou de l'adulte se déforment, parfois de manière spectaculaire, du fait de la remontée des aliments, et les jeunes prennent leur nourriture directement dans le bec ouvert, beaucoup plus rarement sur le sol.
Les oisillons sont capables de voler au bout de 35 à 40 jours, soit environ 6 semaines, mais seront nourris quelques jours encore par leurs parents.
Cet oiseau marin niche à l'origine essentiellement sur les côtes mais colonise de plus en plus l'intérieur des terres, en particulier les villes. Il passe l'hiver soit non loin des sites de reproduction, soit davantage à l'intérieur des terres, au niveau d'estuaires, de lacs, de réservoirs et autres retenues d'eau, mais également dans des décharges publiques.
Goéland argenté adulte nourrissant deux poussins.
Historique :
Au début du XIXe siècle, le goéland argenté était commun sur les littoraux picards, normands et bretons. La collecte des œufs de cette espèce destinés à la consommation humaine la cantonnait à des zones peu accessibles, telles que falaises escarpées et îlots rocheux. À partir du milieu du XIXe siècle, la collecte d'œufs, devenue commerciale, et la chasse de cet oiseau, pour le loisir (« tirs sportifs ») ou pour alimenter en plumes le commerce de la chapellerie, ont abouti au tournant du XXe siècle à une disparition presque totale du goéland argenté sur les côtes françaises. Cependant dans les années 1920, des colonies de cet oiseau (peut-être restaurées grâce à des oiseaux provenant des îles Anglo-Normandes) furent de nouveau signalées en Bretagne.
Intensivement chassés durant le XIXe siècle, les goélands sont protégés depuis 1962. Si la population suit une tendance globale à la baisse depuis les années 2000, les villes côtières sont confrontées au phénomène inverse.
Au cours du XXe siècle, le nombre de couples de goélands nicheurs a fortement augmenté, avec un accroissement consécutif de son aire de répartition : par exemple, dans les années 1970, le goéland argenté a recommencé à nicher dans le bassin d'Arcachon, où il n'avait plus niché depuis longtemps et qui constitue en 2010 la limite sud de son aire de nidification. Cette progression est imputée à divers facteurs.
Tout d'abord, l'arrêt presque complet de la chasse et de la récolte des œufs de goéland argenté a diminué la pression de prédation exercée sur l'espèce. Ensuite, l'accroissement de la population humaine a mis à la disposition de cet oiseau de nouvelles ressources alimentaires, comme les animaux produits dans de nouveaux types d'exploitations agricoles (pisciculture, conchyliculture, etc.), ou l'augmentation de la quantité d'ordures accessibles, notamment dans les décharges publiques, ou encore l'augmentation de la quantité de déchets de poisson rejetés en mer, à la suite de l'accroissement de l'industrie de la pêche.
Enfin, s'étant adapté à la présence de l'homme, le goéland argenté a aussi depuis les années 1960 profité de nouveaux sites de nidification, tels que les toits des bâtiments urbains. Les villes, de par leur structure architecturale, la nourriture souvent abondante et l'absence de prédateurs terrestres, constituent en effet un milieu très favorable à la nidification de ces goélands, qui n'ont pas eu à développer d'adaptation particulière pour s'y installer.
En France, les goélands argentés ont commencé à nicher en ville dans les années 1970 (Morlaix, Saint-Malo en Bretagne, Le Tréport en Seine-Maritime). À la fin des années 1980, environ 2 % de la population des goélands argentés de ce pays avait colonisé le milieu urbain, et ce pourcentage a atteint 13,6 % à la fin des années 1990. Ces colonies urbaines (goéland argenté, mais aussi goélands bruns, marins et leucophées) se trouvent parfois dans des villes un peu en retrait des côtes, comme à Rennes, colonisée en 1987. En Grande-Bretagne, cette colonisation a débuté dès les années 1920 et s'étend à des villes plus éloignées des côtes, mais le pourcentage de populations urbaines n'atteignait que 8 % en 1994 (250 villes hébergeant plusieurs milliers de goélands urbains).
La tendance actuelle est à la stabilisation de l'accroissement des populations de goélands argentés, parfois même la régression des effectifs dans de nombreux pays alors qu'ils continuent de s'accroître en milieu urbain. Ceci est peut-être dû à une raréfaction des sources de nourriture, liée à la fermeture des décharges à ciel ouvert, ou à la surpêche conduisant à la raréfaction du poisson ou aux modifications des techniques de pêche, mais aussi à une saturation des sites de nidification, avec un accroissement récent de la concurrence du goéland marin et du goéland brun.
Voir article N°3 Mouettes et goélands : Nuisances
Voir aussi article N°1 : Les mouettes
Rédaction Jean-Pierre Bouchet 9-2020
Sources internet
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