Autrefois la Tranche

Le vieux moulin

Le Moulin Criard-Grolleau photographié vers 1910

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Photo 1 : Le côté Ouest du moulin (Visible actuellement de l’avenue Maurice Samson).

Photo 2 : Le côté Est du moulin (Visible actuellement de la rue du Vieux Moulin).

Les moulins de La Tranche

Le XIXe siècle peut être considéré comme l’âge d’or des moulins à vent à La Tranche-sur-Mer. Leur importance est primordiale dans la vie quotidienne, la meule broyant le grain pour en faire de la farine nécessaire à la fabrication du pain.

Les vestiges actuels du vieux Moulin, sont ceux du seul restant des 5 moulins fonctionnant au XIXe siècle.

C’est le 20/2/1837 que le maire de la Tranche André Denis autorise la construction d’un moulin à vent à un meunier d’Angles Jean Criard au sommet d’une dune sur un terrain lui appartenant dans le quartier des Conches Rondes. En 1819, ce terrain avait été vendu à Jean Criard par la commune pour financer la construction de la mairie-école du Bourg. (Jean Criard exploitait déjà le moulin de l’Épinette à Angles).

Cet édifice, dit Moulin Criard est aussi appelé Moulin Grolleau, Moulin du tènement du Bourg, moulin des Conches Rondes, moulin du bourg ou Vieux Moulin. Il porte encore aujourd’hui ce nom. Plusieurs meuniers  l’ont exploité :

-En 1841 le premier meunier est Jean Criard aidé de Jean Grolleau son beau-frère devenu ensuite son gendre après son mariage en 1848 avec la fille de Jean Criard, Rose née en 1828 à Longeville.

Jean Grolleau est né en 1823 à La Tranche.

Jean Criard se marie le 20 novembre 1827 à Longeville avec Marie Angélique Breton. Elle décède  en 1831. Il se remarie à La Tranche le 10 juillet 1839 avec Marie Modeste Grolleau née le 23 décembre 1816 à La Tranche.

- En 1849, Jean Criard et Jean Grolleau sont meuniers au moulin. Jean Grolleau est remplacé ensuite par son frère Alexandre.

-En 1866, Jean Grolleau continue l'exploitation du moulin. Constant Grolleau (18 ans) et son frère Théophile Grolleau (16 ans), sont  meuniers tantôt au moulin de La tranche, tantôt au moulin de l’Epinette, ceci  jusqu’au mariage de Théophile en 1876.

Jean Criard est retourné au moulin de l’Épinette à Angles avec sa femme Modeste Grolleau. Ils élèvent leur petit-fils Constant Grolleau.

Jean Criard est décédé le 14 mai 1869 à Angles. Marie Modeste le 12 mars 1900 à La Tranche.

-En 1876- Louis Rousseau gère le moulin avec Théophile Grolleau.

Louis Rousseau est le fils de Pierre Rousseau exploitant le Moulin du Bouil à Longeville.

Il se marie avec Sylvanie Grolleau le 7 février 1876 à La Tranche. Son frère Théophile Grolleau , se marie avec Léontine Rousseau la sœur de Louis Rousseau en même temps à La Tranche . Sylvanie et Théophile Grolleau sont les enfants de Jean Grolleau et de Rose Criard.

Louis et Léontine Rousseau sont les enfants Pierre Rousseau.

-En 1876- Théophile Grolleau  va avec  son épouse Léontine Rousseau au moulin de l’Epinette à Angles, rejoindre sa mère Modeste Criard devenue veuve de Jean Criard. Après avoir fait tourner le moulin de La Tranche, il  fait désormais tourner le moulin de l’épinette.

-en 1881 Louis Rousseau exploite toujours le moulin Criard avec son beau frère Constant Grolleau (jusqu’en 1895). Son épouse Sylvanie gère un cabaret dans le centre de La Tranche.

-En 1893, après  plusieurs demandes auprès du sous préfet,  les propriétaires des moulins Chevolleau (dit aussi Moulin de l’Enclose, un autre moulin tranchais situé en haut de la rue Jean Le Vert) et Rousseau / Grolleau du moulin des Conches Rondes souhaitent faire abattre les pins de la forêt gênant le fonctionnement des moulins par vents du sud ouest.

-En 1898, le sous-préfet, après consultation de l’administration forestière, rejette cette demande, arguant que la plantation des pins il y a 35 ou 40 ans a été très onéreuse et qu'il ne conviendrait pas de les abattre.

 « Monsieur le Préfet adopte les conclusions du rapport demandé à l’administration des forêts,  ces dernières lui semblent  justifiées, il conseille aux propriétaires des moulins de se munir d’une petite machine à vapeur pour les faire tourner,  quand les vents sont arrêtés par la forêt domaniale ».

                                                      Le Sous Préfet des Sables d’Olonne.

-en 1895, Constant Grolleau, parti travailler au Moulin Chevolleau, a fini écrasé sous la meule dont il voulait refaire les rainures. Il décédera quelques jours plus tard au cours d’une longue agonie le 23/7/1895. Le moulin fut vendu et le nouveau propriétaire le fit démolir vers 1920.

Il existait un troisième moulin encore présent vers 1890 dit "Beaupierre à Roger" lequel se situait vers l'emplacement du parking Stella Maris actuel.

De la meunerie à la boulangerie

-1896 - C’est la fin des moulins à vent de La Tranche.

De plus, une loi vient d’interdire l’entretien des moulins à vent  situés à moins de 100 mètres des voies publiques à cause du danger des ailes en mouvement.

Les meuniers auront le choix entre se convertir en minotiers (moulins souvent électriques) ou se convertir en boulangers comme ce fut  le cas pour les fils de Victor Chevolleau et de Théophile Grolleau à La Tranche.

Depuis, le moulin s’est dégradé au fil du temps pour ne laisser que les murs.

                       Le Vieux Moulin vers 1925 -1930                 Le Vieux Moulin le 25 juillet 2023.

En 1944, les Allemands se servirent du moulin comme point d’observation et ont failli le faire sauter au moment de leur départ précipité.

On peut voit ci-dessous les trous aménagés par les sapeurs pour le dynamiter :

Les héritages ont fait que le moulin se trouve en limite de 2 propriétés, cela rend sa restauration impossible sans l’accord des 2 parties. Une moitié du moulin est attribuée à la famille Grolleau, l’autre moitié à la famille Rousseau. Le corps du moulin lui-même est divisé en 2 parties égales.

Le moulin ne se visite pas, il se trouve sur 2 propriétés privées.

Plan du moulin des Rabouillères de Longeville similaire au Vieux Moulin :

NB - Le QR Code  «De la meunerie à la boulangerie» situé en face de la gendarmerie fait partie du circuit des QR Codes de La Tranche réalisés par Mémoire Tranchaise et est un des rares à fonctionner encore.

Pour voir le document : De la meunerie à la boulangerie

et voir aussi : Les farines et leur utilisation

Rédaction Claude Rousseau – Jean-Pierre Bouchet – ALT – 8-2023

Sources : livres ALT jaune et bleu; Bulletin n°3 ALT ; Archives départementales ; geneanet