Histoire des cinémas tranchais
HISTOIRE DES CINEMAS TRANCHAIS
En 1895 les frères Lumière inventèrent le cinéma. Vers 1930, M. Seguin, projectionniste ambulant, donne des séances hebdomadaires de cinéma le mercredi à l’hôtel du Franc-Picard.
Ensuite, les projections ont lieu dans la nouvelle salle des Fêtes de la Mairie construite en 1933. Pendant la guerre 1939-1945, des séances ont lieu dans cette salle avec parfois des spectateurs allemands. La censure était bien sûr de mise et les actualités en faveur des occupants.
Intérieur de la salle des fêtes vers 1935
A partir de 1946-1947, le cinéma « Femina » de M. et Mme Texier occupe la salle des fêtes le mardi de chaque semaine hors saison et le mardi et le jeudi l’été avec un projecteur de 16 mm placé au milieu de la salle. Le cinéma ambulant du couple de projectionnistes opérait également à Longeville, Jard, L’Aiguillon et Saint Michel en l’Herm.
L'Atlantic ciné
Vers mai 1952, M. Poiraud, instituteur public président de la Fédération des Œuvres Laïques, crée « l’Atlantic Ciné » dans la salle des fêtes qu’il loue.
Le premier film projeté est « Révolte à bord » film américain d’aventures de John Farrow avec Alan Ladd.
Les panneaux d’affichage des films étaient situés de chaque côte de la porte d’entrée de la mairie, à gauche pour le cinéma Femina, à droite pour l’Atlantic Ciné.
La salle fut ensuite améliorée par une insonorisation sur les murs et au plafond et un balcon avec cabine de projection fut construit.
Salle Stella Maris
Presqu’aussitôt après le samedi 7 juin 1952, c’est le cinéma Stella Maris » qui projette son premier film : « Nous irons à Monte-Carlo » de Jean Boyer avec Philippe Lemaire et Ray Ventura et son orchestre, avec un projecteur d'occasion acheté à Limoges.
La construction de cette salle avait débuté le 9 décembre 1951 par la pose de la première pierre par Mgr Cazaux évêque de Luçon.
Cette salle était gérée par le Conseil d’Education Populaire (AEP) créé en 1949. Puis en 1979, l'association Stella Maris en prend la gestion jusqu'en 2004.
"La rivalité apparente des deux directeurs laissait parfois place à une certaine connivence lors du choix des films. Il y avait un seul distributeur et chacun avait la même liste choisissant tour à tour le premier de la liste jusqu’à la fin.
Lors de la sortie du film « Les dix commandements », le choix tombant sur l’Atlantic Ciné, l’abbé Fortin désirant projeter ce film au Stella Maris pour des raisons pas seulement commerciales, proposa, par l’intermédiaire d’un très jeune tranchais(*), à M. Poiraud (ils ne se rencontraient jamais et ne prononçaient jamais leur nom, communiquant uniquement par téléphone) d’abandonner le premier, le deuxième, le troisième et le quatrième choix s’il avait les dix commandements. Bon prince et sans abuser de son avantage, M. Poiraud se contenta de suivre la liste proposée.
Plus tard, M. Poiraud, admirateur absolu de Pierre Fresnay, vu l’alternance du choix des films, ne pouvait pas les voir tous. Le curé Fortin accepta donc gentiment de les laisser à M. Poiraud. Or, le film « Dieu à besoin des hommes » est tombé sur M. Poiraud et le curé Fortin aurait bien voulu le passer chez lui. M. Poiraud le voulait aussi à cause de Pierre Fresnay. Une fois de plus, M. Poiraud fit une faveur en lui laissant le film. En retour, par l’intermédiaire du très jeune tranchais, il prêta la copie du film à M. Poiraud mais pour 24 heures seulement devant le renvoyer à Nantes. M. Poiraud visionna donc seul, dans la salle de l’Atlantic Ciné, le dernier film de son cher Pierre Fresnay.
(*) Il s’agit de M. Roger Heynard, élève de M. Poiraud et de l’abbé Fortin, son catéchiste.
Roger, passionné de cinéma, a été finaliste national de l’émission télévisée « Monsieur cinéma » de Pierre Tchernia en 1971. C’est lui qui a raconté cette anecdote.
Enfants, nous allions aussi souvent que possible au cinéma, surtout le dimanche après-midi et, quand nous fumes plus grands, le samedi soir aussi.
Roger y ajoutait les séances du Fémina et allait aussi dans les cinémas des alentours.
Nous adorions les films d’aventure, les westerns, les comédies musicales, les films policiers mais moins les films de guerre encore trop proche.
Il y avait toujours une première partie avec des saynètes burlesques (Charlot, Laurel et Hardy, Buster Keaton, les 3 Stooges…), des dessins animés (Popeye, Mickey, ou du Tex Avery), des actualités puis de la publicité juste avant l’entracte où l'on vendait bonbons, chocolats et biscuits. puis succédait enfin la projection du grand film.
Une anecdote : une spectatrice assidue ne ratait aucun film passant « à la mairie », toujours assise devant, au milieu du troisième rang : l’institutrice Madame Brunet."
Le 5 juillet 1978, s’ouvre une deuxième salle du Stella Maris contigüe à la première salle.
En 2004, suite au rachat par la commune de la salle Stella Maris et du presbytère à l'évêché, la gestion du cinéma est confiée à la SARL « Cinémas du Bocage » qui change les projecteurs et installe une sonorisation « Dolby Stéréo ». Le film « Master and Commander », film américain de Peter Weir avec Russell Crowe, est projeté gratuitement en démonstration.
Construction d'un nouveau cinéma
En 2010, est construit un ensemble composé d’un cinéma avec deux salles de 100 et 200 places et d’une salle polyvalente, appelé « Pôle culturel des Floralies » dans l’ancien Parc des Floralies à la place des anciens bâtiments.
Le cinéma baptisé « Agnès Varda » ouvre le mercredi 14 avril 2010 avec 3 films :
-« Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec » de Luc Besson, tiré de la bande dessinée du même nom de Jacques Tardi.
-« Green Zone » film de guerre américain de Paul Greengrass
-« My Own Love Song d’ Olivier Dahan
Ces trois films étaient en sortie nationale.
Ce cinéma a été inauguré le 7/11/2010 en présence d’Agnès Varda elle-même avec deux projections de l’un de ses films « Les plages d’Agnès »
Dès fin 2011 de nouveaux équipements numériques ont permis d’améliorer la qualité des films et la projection en relief (3D) avec des lunettes spéciales.
Cette même année, des projections par retransmission en direct par satellite, d’opéras, de ballets et de concerts ont renforcé l’aspect culturel des salles classées « Art et essai » depuis 2011 sans discontinuer.
La première diffusion en direct du « Royal Opera House » au « Covent Garden» de Londres a été le ballet « La Belle au bois dormant » le jeudi 15 décembre 2011.
Démolitions des anciens cinémas
Il est curieux de constater que ces deux cinémas ont été détruits à quelques années d’intervalle :
- Le cinéma « Atlantic Ciné » en 1999 pour faire place au nouvel Office de Tourisme. Le cinéma avait cessé son activité en1996, la municipalité reprenant les locaux, .
- Le « Stella Maris » en mars 2010 pour y faire un parking comme dans le film « Cinéma Paradiso ».
Une nouvelle ère de cinéma commence…..
Agnès Varda est décédée le 29 mars 2019 un an avant le 10éme anniversaire de notre cinéma.
En son hommage, une plaque commémoratrice a été apposée sur le mur d'accès du cinéma en présence du maire et du directeur des salles.
En mars 2024, pour les 5 ans de sa disparition, la Poste émet un timbre en hommage à Agnès Varda et à son oeuvre (accompagnée de son chat Zgougou).
Rédaction Jean Pierre Bouchet 2 2018 - MAJ 5-2024
Photos Claude Rousseau et JPB
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