Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

Notre patois : O faut pouêt ête zirous

 

O faut pouêt ête zirous.

 

O faut pouêt ête zirous.

Quant yétais jène, si on voyé quéq'un de bé sale et qu'été to jobrou, on dise d'même : « Sale comme l'aye, le fré zire à un goret ! »

Chez nous à la campagne, v'savez teurtou comment qu' o s'passe ? On fé la pessaïe aux gorets, on lave lé assiettes, lé quières et pis lé feurchettes, to t'chu dans Tmême baquaïe. Après tout, les baïtes, o lé comme le minde ....

Ole le Bon Diou qu'o a fé d'même pour teurtous.

Et pis, à la campagne, olé poué comme dans t'ché grandes villes .... A c'qu'on dit !

Portant ma y vas v'zo dire : hé bé, là aussi o faut pouêt ête zirous, o faut pouêt ête zirous

 

 

 

Dans lé boulangeries, dans t'ché établissements : lé souris à s'mussont peurto, dans t'ché établissements à crottant peurto dans la farine !

 

 

Le boulanger, li, le mélange tout çà ! Si un jour dessus vote table en mangeant t'cho bon pain, vous trouvez d'dans do p'tites boules nères qui vous sont indigestes .,hé bé, o lé un cadeau qu'vous avont fé t'ché petites baêtes !

 

Dans t'ché grandes villes, dans t'ché grands restaurants, lé t'chusinés, le s'en donnant à tour de bras pendant la saison estivale.

 

Le sont r'troussés jusqu'aux coudes, la sueur au front, la goutte au naïe tôt chu, o tombe dans l’piat, mélangé avec lu bouillon, tôt chu o fé d'la boune soupe ! Avec lu belle t'chulotte bianche, lu bia bounet bian, o l’en a qui disant : Comme t'ché gâ là fesont d'ia bounne t'chusine ! Ma y vas v'so dire comme yo pense : o faut pouêt ête zirous, o faut pouêt ête zirous ! ! !

 

T'nez, l'aute jour y m'en va vouère mon cousin Louis : l'été après tirer ses vaches, l'avé un tablier qu'été sale ... zirou jobrou de totes t'ché p'tites matières que fesont lé vaches avec lu darère. Le m'dit : yallons allé bouère un coup ! Y nous en allons à sa ciave.... Dessus une grousse barrique, o l'avé du verres … l'étiont nères, t'chulottaïe ...t'chulottaïe !

Savez-vous sc'la fé por lé nétier ? Hé bé y va v'so dire ... : L'a pris lé du verres pas propes ... L'a pris sin tablier zirou jobrou, et pis l'ié a essués avec ! Dame ! ve me contredirez si ve v'ié, mais bouère dans do verres de même..... o faut pouête ête zirous, o faut pouête ête zirous ! ! !

Il ne faut pas être dégoûté.

Quand j’étais jeune, si on voyait quelqu’un bien sale et qui était tout taché, on disait ainsi : « Sale comme il est, il ferait dégouter un cochon ! »

Chez nous à la campagne, vous savez tous comment ça se passe ? On fait la pâtée aux cochons, on lave les assiettes, les cuillères et puis les fourchettes, tout ça dans le même baquet (cuvette). Après tout, les bêtes c’est comme le monde…

C’est le Bon Dieu qui  les a fait tous.

Et puis, à la campagne, ce n’est pas comme dans ces grandes villes… A ce que l’on dit !

Pourtant, moi je vais vous le dire : Eh bien ! là aussi, il faut point être délicat il faut pas être dégouté.

 

Dans les boulangeries, dans ces établissements :

Les souris elles se cachent partout, dans ces établissements elles crottent partout dans la farine !

  

Le boulanger, lui, il mélange tout ça ! Si un jour sur votre table en mangeant ce bon pain, vous trouvez dedans des petites boules noires qui vous sont indigestes, eh bien ! c’est un cadeau que vous ont fait ces petites bêtes !

 

Dans ces grandes villes, dans ces grands restaurants, les cuisiniers se donnent beaucoup de mal pendant la saison estivale.

 

Ils sont retroussés jusqu’aux coudes, la sueur au front, la goutte au nez… tout ça, ça tombe dans le plat, mélangé avec leur bouillon, tout ça ça fait de la bonne soupe ! Avec leur belle culotte blanche, leur beau bonnet blanc, il y en a qui disent : comme ces gars là font de la bonne cuisine ! Moi, je vais vous le dire comme je le pense : il faut point être délicat, il faut pas être dégouté !!!

 

Tenez, l’autre jour, je m’en vais voir mon cousin Louis : il était en train de traire ses vaches, il avait un tablier qui était sale… dégoutant et taché de toutes ces petites matières que font les vaches avec leur derrière. Il me dit : nous allons boire un coup ! Nous nous en allons dans sa cave… Dessus une grosse barrique, il y avait deux verres… Ils étaient noirs, culottés… culottés !

Savez-vous ce qu’il a fait pour les nettoyer ? Eh bien ! je vais vous le dire… Il a pris les deux verres pas propres… il a pris son tablier dégoutant et taché et puis il les a essuyés avec ! Dame, vous me contredirez si vous voulez, mais boire dans des verres comme ça… Il faut pas être délicat, il faut pas être dégouté !!!

 

 



13/08/2018
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