Il y a un siècle l'érosion littorale
Voici ce que l'on disait déjà en 1907
L’attaque de la mer, sur la côte du Poitou, au lieu-dit la Belle-Henriette (Vendée), signalée en 1907, se poursuit et menace d’apporter une modification très sensible au tracé du littoral de cette région.
De l’Anse de l’Aiguillon à La Tranche, la côte est constituée par une chaîne de dunes, dont la largeur varie entre quelques mètres et un kilomètre et, dont le relief peut atteindre 19 m au sud-est de la Belle-Henriette. Ce cordon sablonneux forme une digue naturelle protégeant contre les envahissements de la mer le marais poitevin situé au nord et au nord-est, à une très faible altitude. Ce territoire se trouve à des cotes variant de 1 à 3 au-dessus du niveau moyen de la mer. Or, les grandes marées s’élèvent à 3,25 m au-dessus de ce niveau et, même plus, lorsque le vent souffle en tempête du sud ou du sud-ouest. Que les dunes viennent à être emportées, le marais serait envahi jusqu’aux coteaux de Longeville, d’Angles et de Saint-Benoit, voire jusqu’à Luçon, à 20 km de là si l’inondation n’était arrêtée en cours de route par les digues. Ce serait alors un désastre, car dans le marais, actuellement tout en cultures et en prairies, les terres valent pour le moins 3000 francs l’hectare.
Depuis 1904, la mer attaque la côte à la Belle-Henriette ; malgré les travaux de défense entrepris à cette date, elle a décapé pendant l’hiver 1905-1906 la dune et englouti la route de l’Aiguillon à La Tranche. A la suite de cet accident, une digue très solide a été construite, mais sans résultat ; de nouvelles érosions se sont produites au sud-est de cet obstacle et ont amené la disparition de la suite de la dune, de telle sorte que la situation est aussi dangereuse qu’en 1906.
Le péril est aggravé par la présence du Lay qui coule parallèlement à la côte, à quelques centaines de mètres du point attaqué. Si l’érosion s’aggrave et réussit à percer le mince cordon séparant ainsi la mer de la rivière, cette dernière se déversera par la brèche ainsi ouverte et acquerra une nouvelle embouchure. La flèche formée par la pointe d’Arçay deviendra une île ou disparaîtra. La mer mangera alors la terre qu’elle avait créée par ses dépôts et l’on reviendra à un état antérieur
Trois cartes topographiques, trois époques, trois rendus différents
La première date de 1909, la seconde de 1952 et la troisième de 2008. On y voit bien les progrès des relevés topographiques, notamment des cours d’eau, chenaux et estran, mais on y remarque aussi la transformation progressive et radicale du trait de côte…
Le trait de côte en 2023
Voir aussi dans ce blog : L'érosion littorale ou marine
Voir aussi ce site : Site estran tranchais
Source : cairn.info
Google earth
ALT JP Bouchet 2-2024
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