Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

LA VIE À LA TRANCHE SOUS L'OCCUPATION ALLEMANDE (1940-1944)-(4)

PROBLÈMES AVEC L’OCCUPANT:

 

Lors des 2 premières années, période de juillet 1940 à octobre 1942, des soldats ont tenté de sympathiser avec la population.

Une seconde période d'octobre 1942 à août 1944, après la défaite de Stalingrad et l'entrée en guerre des États Unis, puis le débarquement des Alliés en Afrique du Nord suivi de l'occupation de la France libre, les Allemands se sont montrés nettement plus répressifs, en appliquant des contraintes impératives comme la destruction des maisons etc ...

 

-Le 9 mai 1943, les époux Clouet, propriétaires du café-restaurant Les Pins, à La Grière, sont assassinés par un soldat allemand. Un conseil de guerre le condamne à mort. Il est fusillé le 17 juin 1943.

-De nombreuses rixes ont lieu dans les cafés.

-Cambriolage de 6 villas par les troupes indiennes de l'armée allemande.

-Vols de vaches et de chèvres.

 

Pour les Français les Allemands sont surnommés « Boches, Frisés, Fritz, Frigolins, Teutons, Doryphores, Chleus, Verts de gris... »

 

LES DESTRUCTIONS:

 

38 maisons à La Tranche et 26 à La Faute ont été détruites à l’explosif surtout près de la plage car elles sont dans le champ de tir des canons de 155 mm des blockhaus. Une seconde vague de destruction de 26 autres maisons, décidée le 8 août 1944 pour être exécutée le 10 août est annulée le 13.

Les personnes évacuées des maisons détruites sont relogées par l’autorité municipale dans les logements disponibles.

Pendant les destructions ou les tirs réels, la zone du bourg doit être évacuée et les gens passent la journée soit à la Grière soit à la Terrière avec famille, animaux, boissons, casse-croûte… Ils ne rentrent que le soir.

Le mur du cimetière doit aussi sauter le 1er mars 1944. Les tombes risquant d’être endommagées, le maire propose aux Allemands de le faire démolir par des volontaires, ce qui est accepté. 

Le curé Roux, craignant pour l’église, place la paroisse sous la protection de Notre-Dame de Fatima, promettant de lui élever un monument après la guerre. Il tiendra parole.

 

Chicane 1

La Chicane de la zone interdite.

On peut voir derrière les pieux, les pierres démontées du mur du cimetière.

 

Un jour, une mine explose dans le bourg, détruisant plusieurs vitrines de magasins et une maison où logent une maman réfugiée des Ardennes et ses deux jumeaux. L’un d’entre eux est tué par des chutes de gravats.

Des mines s’échouent sur la plage. L’une d’elle explose en heurtant les rochers et endommage une villa en bordure de plage. Les autres sont détruites à l’explosif par les Allemands.

 

Toutes ces destructions ont fait classer la commune de La Tranche comme la plus sinistrée de Vendée.

 

1943 Etablissement lesage

1943 Etablissement lesage

 

 

 

LA FIN DE LA GUERRE:

 

Les Allemands quittent La Tranche fin août 1944

Le 12 août, le curé Roux fait faire des prières et le dimanche 13 août une grande procession a lieu pour remercier la Sainte Vierge et Sainte Philomène (la Bien-aimée, fille de la Lumière).

Le 20 août, on entend de fortes explosions au Moulin de la Garde de La Jonchère. C’est la destruction des stations radar avant le départ des troupes qui y stationnent. Leur commandant était logé à l’hôtel Ker Paulette.

Le 21 août, c’est le déménagement de la batterie et des blockhaus de la Grière par 60 charrettes.

Le 24 août, c’est le dynamitage du phare et des soutes à munitions des blockhaus ainsi que des pièces d’artillerie pendant toute la journée. Le gros des troupes est parti le 25 ; les autres, le 26 août. Les Allemands partent en raflant les bicyclettes et les tombereaux avec leur cheval.

Le 27 août, les Allemands quittent de la Grière après avoir fait sauter ou miner les blockhaus et fait exploser les munitions. D’autres munitions sont enfouies dans le sable des dunes ou abandonnées.

 

Inconscients du danger, des enfants jouent avec ces munitions, se causant de graves blessures. Un enfant, en frappant une balle avec un marteau, se blesse aux yeux et perd la vue.

 

Le 29 août, un camion des FFI vient chercher des munitions en toute hâte.

Les Allemands reviennent le 3 septembre à La Tranche vers 5h du matin et tirent des fusées éclairantes du haut de l’ancienne Kommandantur de l’hôtel de l’Océan. Aux environs de 8 h, un camion qui transporte une trentaine d’hommes et tracte un canon  fait son entrée dans le bourg et s’arrête devant la Poste.

Ce renseignement est aussitôt transmis à la Résistance des Sables. Vers 10 h, des informateurs d’Angles signalent qu’un convoi allemand couvert de branchages, de 6 à 8 camions et d’environ 70 hommes armés, se dirige vers La Tranche.

A 10h30 un officier pénètre dans la Poste et exige de communiquer avec les « terroristes » des Sables sous la menace de fusiller les 2 employés si la communication n’est pas établie. Puis il ordonne par téléphone aux terroristes de rendre la ville des Sables sinon elle sera pilonnée par l’aviation allemande. Les FFI lui font remarquer qu’il est pratiquement prisonnier et que l’aviation alliée l’anéantira si un seul obus tombe sur Les Sables. Ils n’obtiennent pas de réponse. Ce sera le dernier coup de bluff des Allemands.

Ce même jour, d’autres Allemands venant de La Rochelle débarquent d’un chalutier sur la plage des Génerelles avec 14 hommes à bord pour réquisitionner des pommes de terre. L'adjoint au maire est pris en otage  à la place du maire malade pour contraindre les cultivateurs de leur donner leur réserve. Le convoi se dirige alors en direction de Luçon. Quatre résistants FFI, chargés d’arrêter un individu suspect venant des Sables, tombent sur le convoi au Pont Rouge. Deux d'entre eux qui tardent à se dissimuler sont découverts et fusillés.

Les Allemands sont revenus et ont fait sauter le pont sur le Lay entre La Faute et l’Aiguillon le 13 septembre 1944 lors de leur repli sur La Rochelle.

 

Le 14 septembre, sans autorisation, les cloches de l’église de La Tranche sonnent sa libération. La Tranche pavoise et les drapeaux tricolores ressortent.

Des résistants FFI de La Tranche sous le commandement du lieutenant Lapierre sont dirigés sur la poche de La Rochelle et incorporés dans le 93e RI 6e bataillon, où ils prennent part aux combats.

La Vendée est totalement libérée le 17 septembre 1944.

Le dimanche 24 septembre, des fêtes de la Libération à La Tranche donnent lieu à de grandes réjouissances avec pavoisement, défilé, chars, bal…

L’après-midi, c’est le recueillement devant le monument aux morts et sur les tombes des Anglais (1) au cimetière. Les FFI défilent sous le commandement du lieutenant Lapierre.

En début d’année 1945 sur la côte, des FFI maintiennent les consignes de camouflage. Un soir, une patrouille aperçoit de la lumière au travers des volets d’une fenêtre. Sans réfléchir un homme lève son fusil et tire dans cette direction. En permission en vue de son mariage, un jeune militaire qui se tient près de l’ouverture, est tué.

 

Une seconde vague de réfugiés venant de la poche de La Rochelle et de l'île de Ré, fuyant la zone de combat et la pression allemande a été relogée sur La Faute et en partie à La Tranche. Ces réfugiés sont repartis dès la reddition des Allemands.

 

La capitulation des Allemands à La Rochelle a lieu le 8 mai 1945 après avoir appris la capitulation du Reich le 7 mai. Elle est officiellement signée le 9 mai.

 

La capitulation de la poche de Saint-Nazaire a lieu le même jour que la capitulation allemande le 8 mai. La cérémonie de reddition se déroule le 11 mai.

 

Après la libération les troupes françaises ont été logées à la colonie de Savigny sur Orge du 31/8/1944  au 31/7/1945.

 

 

(1) Les corps de ces Anglais qui ont été retrouvés sur la plage provenaient probablement d'avions tombés en mer ou de naufrages de navires torpillés. Six Allemands ont été aussi ensevelis au cimetière (dont 1 par suite d'indigestion d'avoir mangé trop de pêches sans en avoir ôté les noyaux, deux autres par noyade dans une plate (bateau de marais) utilisée improprement en mer).

 

Voir suite n° 5 : https://autrefois-la-tranche.blog4ever.com/la-vie-la-tranche-sous-l-occupation-allemande-1940-1944-4

 

Sources: 

Internet

Journal de Jeanne Laurin par Marc Ambroise-Rendu

Témoignages de Tranchais

Ce document a été écrit à partir des témoignages recueillis par M. Michel Boiral parus dans les revues Aguiaine-Le Subiet de1996 à 2000. Le carnet de Mme Jeanne Laurin a permis de préciser la chronologie de la fin de la guerre.

 

JPB -12-2019



15/12/2019
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