Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

Le millet

Le Millet

 

Autre appellation : meuille (en patois vendéen).

 

Description:

 

C'est une céréale autrefois fort cultivée dans la Vendée « profonde ». Le millet est une variété de mil. 

Il ne contient pas de gluten, mais il contient beaucoup de magnésium et de phosphore, ainsi que des vitamines. Il facilite la digestion.

 

 

La semoule de millet se présente sous forme de grains concassés, conditionnés en paquets cartonnés ou en sachets.

 

 

Utilisation :

 

On en fait un laitage, prisé localement : une épaisse bouillie cuite au lait, à laquelle on incorpore du sucre et divers parfums, vanille, cannelle, caramel ou fleur d’oranger… et que l’on déguste tiède ou bien fraîche au sortir du réfrigérateur. Certains l’enrichissent de beurre salé et de crème fraîche épaisse, d’autres de fruits secs et de quelques gouttes de rhum ou de kirsch. D’autres encore l’améliorent avec du chocolat en poudre, du coulis de framboise, de la confiture, de la compote, des raisins secs…

 

Un peu d’histoire :

 

Ce mets rustique appartient au patrimoine culinaire et social vendéen. En effet, on cultive le millet en Vendée probablement depuis le XVIe siècle, bien que son extension date surtout des XVIIIe et XIXe siècles. Il fournissait un complément protéiné et vitaminé aux populations pauvres des campagnes qui en mangeaient régulièrement. Mélangé à la farine de seigle, il apportait un goût agréable au pain, bien que son emploi principal resta la bouillie.

 

Le concassage du grain, au mortier et au pilon de bois, relevait des femmes, de même que sa cuisson. Aliment basique et sain, le meuille était consommé durant les rassemblements campagnards lors des travaux agricoles, ou à l’occasion des fêtes religieuses ou civiles. Préparée plus épaisse, puis refroidie, la semoule pouvait être découpée en grosses tranches rissolées et saupoudrée de sucre : il s’agit là du « gâteau de mil ».

 

La Vendée, qui assurait près de la moitié de la production nationale de millet dans les années 1930, a vu cette production décroître après la Seconde Guerre mondiale, au point de quasi disparaître dans les années 1960. Depuis, des îlots de cette culture ont repris dans le Bocage vendéen et ce produit redevient même actuellement un plat à la mode car sans gluten.

Réservé aux desserts de jours de fête et à l’engraissage des jeunes poulets, le millet avait sa place dans chaque ferme qui en cultivait quelques sillons avant le développement de la monoculture dans les années 1950 et l’hégémonie du blé et du maïs. Seuls quelques champs de millet blanc, réservé à l’alimentation des oiseaux, semblaient avoir subsisté.

 

Semoule de millet au lait :

 

Ingrédients (pour 6 personnes)

 

1 litre de lait entier

110 gr de semoule de millet

4 cuil. à soupe de sucre vanillé ou un autre parfum

 

Préparation :

 

Verser le millet en pluie sur le lait bouillant. Brasser à la spatule 15 à 20 minutes à feu très doux en prenant garde que le laitage n’accroche pas au fond de la casserole.

Ajouter ensuite le sucre, de la vanille ou un autre parfum.

Bien mélanger et répartir dans des ramequins individuels ou dans une terrine. Laissez refroidir avant de déguster.

 

En augmentant la quantité de semoule puis en rajoutant, en les mélangeant, 2 oeufs battus. En versant ensuite le mélange dans un moule allant au four (35 minutes à 180°C) on peut en faire un gâteau plus consistant.

 

La recette indiquait de moudre les grains de millet dans un moulin à café. Évidemment, à notre époque on trouve du millet déjà prêt à être cuisiné.

 

Pourquoi ne pas en manger aussi au petit-déjeuner, le millet étant une céréale très riche en silicium, essentiel à la santé des cheveux, de la peau, des dents, des yeux et des ongles.

 

 

 

  

 

Ce gâteau a rappelé quelques souvenirs à Claude Rousseau du temps de la guerre 39-45:

 « Ma Mémé Tessier travaillait le lait de sa vache pour obtenir du beurre ; elle utilisait aussi le petit lait issu de ce beurre (le babeurre)  pour fabriquer des galettes sucrées.

Ma mère s’était spécialisée à faire le gâteau de patates : un soufflé de pommes de terre qu’elle avait appris à faire quand elle était gagée chez les Grimaud de Luçon. Le riz du riz au lait était remplacé par du millet, céréale qui auparavant était plutôt destinée pour élever les poussins. Le café était généralement de l’orge grillé, le chocolat était réduit à une fine pellicule enrobant une quelconque pâte blanche. Les produits sucrés l’étaient le plus souvent avec de la saccharine : C’était le temps des ersatz, les produits de grande consommation étaient rationnés et obtenus contre la fourniture de tickets ».

CR

Rédaction JPB  ALT  3-2019



10/03/2019
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