La Bataille de la Seine (suite) vue de l'Île de Ré
La bataille de la Seine vue de l'Ile de Ré
Rapport du du 13 juin du sous-commissaire Lacroix de l'Île de Ré à l'Ordonnateur de la Marine à Rochefort, son chef direct :
- L'inquiétude est grande car on a entendu pendant la nuit du 29 au 30 juin une violente canonnade. Dès 7 heures du matin, Lacroix en avertit l'Ordonnateur : J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'une vive canonnade a eu lieu cette nuit depuis 9 heures du soir jusque vers les 3 heures du matin ... Le feu a été si vif que l'on a entendu la fusillade rouler pendant quelques temps avec beaucoup d'activité.
- Le lendemain, ayant pu avoir des informations plus complètes, il les transmet à son supérieur : La chaloupe que j'ai envoyée hier soir dans la rivière de Moric arrive en ce moment et le jeune homme que j'avais envoyé pour s\'informer à la Tranche a vu le commissaire des Sables (d'Olonne) et le général Travot qui étoient rendus à la Tranche. Il m'a rapporté une lettre du citoyen Joannin qui me demande des barques et des vivres afin d'enlever les marins et les blessés ; et ce citoyen m'a rapporté que le combat qui avait eu lieu s\'était passé entre la frégate française la Seine et trois frégates anglaises. La frégate la Seine était partie de l'Inde avec un riche chargement. Elle a été poursuivie à Belle-Isle par trois frégates qu'elle a forcé à l'abandonner. Elle a ensuite été remontée sous l'isle Dieu par deux frégates anglaises qu'elle a forcé d'amener à l'entrée du Pertuis, mais une troisième l'ayant atteint et les deux autres ayant rehissé pavillon, elles ont regagné le combat et la Seine s'est vite obligée de faire côte en forçant la frégate anglaise la Pique de s'y jeter aussi. Cette dernière est entièrement perdue. Le capitaine Bigot, commandant la Seine ayant perdu beaucoup de monde et ayant près de 250 blessés a été forcé d'amener et a été fait prisonnier et conduit à bord des Anglais. Elles ont sauvé l'équipage de la Pique et emporté du bord de la Seine dont elles s'approchent à la pleine mer tous les objets qu'elles ont pu en tirer et, lorsque la marée est basse, le citoyen Joannin en fait tirer ce qu'il peut. Je vais faire retourner la chaloupe avec 800 livres de pain et une barrique de vin, et quatre traversiers pour emmener ici tous les marins blessés ou autres. J\'ai fait faire à l'hôpital des dispositions nécessaires pour recevoir les blessés. Il y a en ce moment sur rade 12 bâtiments de la République.
Le 1" juillet arrivaient à Saint-Martin deux embarcations chargées de blessés. Toute la garnison, les marins et les habitants se sont empressés de les porter à l'hôpital.
Les Anglais sont toujours à la Tranche. Ils ont relevé hier à la marée la frégate la Seine ; elle est à la toue (à la remorque) du vaisseau rasé.
Le 4 juillet, plusieurs barques étaient arrivées, chargées de troupe, de marins et de blessés ... Je leur ai fait délivrer des vivres en les logeant chez les habitants. Il y avait à bord des passagers faisant partie des 107e et 108e régiments et de la 8e compagnie d'artillerie. Il est rentré à l'hôpital 90 blessés, deux d'entre eux sont morts.
Il est entré hier un parlementaire qui venait du bord de la division anglaise réclamer ses blessés et il m'en a remis deux (des nôtres). Le patron m'a rapporté que le commodore anglais était blessé au bras gauche. (Il s'agit vraisemblablement du commodore Stirling)
Dans la nuit dit 14 au 15, les Anglais ont mis le feu à bord de la frégate la Pique. Il s'est éteint, ils l'ont remis le 15 au soir ... La frégate la Seine paraît remâtée.
Le 6 juillet, les Anglais appareillent emmenant avec eux la frégate la Seine.
Rédaction Jean-Pierre Bouchet
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