La bête faramine
La bête faramine
La bête faramine peut surprendre et enlever les enfants pour les dévorer.
C’est sans doute l’un des monstres les plus connus dans le Nord-ouest Vendée (ainsi que dans d’autres départements de France), et les plus effrayants : la bête faramine (parfois aussi écrit « pharamine »). On raconte par exemple l’avoir aperçue à Noirmoutier, dans le Marais breton ou dans de nombreux lieux du Nord-ouest Vendée.
Et si vous visitez le Puy-du-Fou, l’introduction du Bal des Oiseaux Fantômes vous explique qu’Aliénor « dort depuis qu’elle a été mordue par une bête faramine qui rôdait dans les douves du château ».
Sa proie préférée : les enfants.
La bête faramine est décrite comme un monstre horrible, dont la forme varie d’une version à l’autre : tantôt un chien ou un loup monstrueux, tantôt un oiseau, parfois aussi un monstre sans véritable forme…
Son nom vient d’ailleurs du latin « fera », qui désigne une bête sauvage (décliné en « feraminis »).
Sa cible préférée ? Les enfants. Et en particulier ceux qui crient beaucoup, font des bêtises ou n’ont pas été sages.
Chacun peut donc la décrire comme il l’entend. Et pour illustrer leurs menaces à l’encontre des plus jeunes, les anciens avaient autrefois pour habitude de « montrer la bête » dans la forme des nuages, où elle se réfugie pendant le jour. En particulier les nuages d’orage, plus sombres, les cahurauds comme on le disait autrefois… Et qui peuvent devenir encore plus effrayants avec des coups de tonnerre et des éclairs, que le patois appelle d’ailleurs « dous éparures » (des apparitions).
“Quand les bêtes faramines n’ont pas d’enfants à manger, elles se nourrissent de chiens, de serpents et autres vermines.”
Mais la créature s’attaque aussi parfois aux adultes égarés, ou ayant commis des actes mauvais. Ainsi, Auguste Simonneau, de l’Île-d’Elle, raconte l’histoire de Pierre, fermier et jeune marié, qui avait évincé un rival jaloux, qui décida de se venger en se vendant au mauvais esprit.
« Une nuit, alors qu’il revenait des marais, il entendit un clapotis sur l’eau. Puis un animal bondit sur lui, et posa ses deux pattes sur sa tête. Épouvanté, Pierre dû porter ce lourd fardeau jusqu’à chez lui. Alors, l’animal descendit, ricana, frappa des mains et s’en alla. C’était la bête faramine ».
Source : le courrier vendéen – Texte de Auguste Simonneau – 1902 - Franck Fischbach
JPB - ALT 11-2021
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