Le monde d’autrefois et d’aujourd’hui
Le munde d’àutrefés é d’aneùt |
Le monde d’autrefois et d’aujourd’hui |
Quant i étàe draule , den mon vilhajhe au fun fon de la Gâtine, voure i sé néçhu , i queneussai un vouésun , l’avet une borderie, i aimai bén causàe avec li , le me dessit : Tu vué mon draule la machine tuàera l’oume. Aneut , den les fermes , pu besun de valet pr les métives ,les feneries, les labourajhes é pr ramassàe les jhoutes ou les poés de terre , les machines a fesant tout çheu . Den le munde daus travallours ol ét pareil é pi màeme den çhés bureas ou oy avet pllein de munde , asteur l’ordenatour at remplaça le cryun. I cré bé que çhau l’oume avet résun, o faut de moén en moén de munde pr faere le travall , les mundes fesant que couri et le sant mal den leur pea , souent ol ét le chacun pr sé. O faudra un jhour faere peyàe les machines : que le me dessit . O résoudra poé le problléme dau chaumajhe mé o peut mettre un poa de beure den le farçi. D’autefés , les mundes viviant petitement, aneut la sociétai a créyé pllein de besins, rén nous manque mé i sant pa pu benaise que nos anciéns é i avant pa mé de sous. En cunclusiun : l’arjhent ne s’ramasse poé a brouétàie. |
Quand j’étais enfant, dans mon village au fin fond de la Gâtine, où je suis né, je connaissais un voisin, il avait une petite ferme, j’aimais bien parler avec lui, il me disait : « Tu vois mon gars, la machine tuera l’homme » Aujourd’hui, dans les fermes, plus besoin de valets pour les moissons, les fenaisons, les labourages et pour ramasser les betteraves et les pommes de terre, les machines font tout ça. Dans le monde ouvrier, c’est la même chose et dans les bureaux il y avait plein de gens, maintenant l’ordinateur a remplacé le crayon. Je crois bien que cet homme avait raison, il faut de moins en moins de personnes pour faire le travail, les gens sont toujours pressés et ils sont mal dans leur peau, souvent c’est le chacun pour soi. « Il faudra un jour faire payer les machines » qu’il me dit. Ça ne résoudra pas le problème du chômage mais ça peut mettre un peu de beurre dans les épinards. Autrefois, les gens vivaient modestement, aujourd’hui la société nous a créé plein de besoins, rien ne nous manque mais nous ne sommes pas plus heureux que nos anciens et nous n’avons pas plus d’argent. Moralité: l’argent ne se ramasse pas à la pelle. |
gâtine :terre inculte, marécageuse, région du centre des Deux Sèvres.
Club des langues régionales - Texte de Bertrand FAUCHER, atelier de langues de Vouillé-79
ALT-3-2022 traduction JP Bouchet
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