Autrefois la Tranche

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Le pigrola un vieux conte maraîchin

Le pigrolà, un vieux conte maraîchin

 

 

A plusieurs titres, le Marais se révèle un monde particulier, tantôt troublant et mystérieux. Cet univers fascinant recèle une somme de contes et légendes. Comme celle de La punition du Pigrolà, nom patoisant donné au pivert par le monde maraichin.

Le pivert n’ayant pas voulu aider à creuser le lit de la Sèvre, il a été condamné à ne pouvoir s’y désaltérer… Un récit mythologique autour de l’eau.


Depuis la création, cet oiseau n’a laissé aucune peuplade indifférente. La légende maraîchine n’y échappe pas, elle s’appuie sur la réalité d’un pays et la part d’imaginaire évolue et vient transcender le récit par le biais d’un oiseau.

 

Un oiseau dissimulateur et cachottier :

Cet oiseau au pouvoir dissimulateur et cachottier ne se montre pratiquement jamais. En revanche, sa présence particulièrement révélatrice se traduit par des coups sourds frappés sur le bois : comme une invitation à l’eau et à la pluie, source de vie indispensable.

 

Le mythe du Pigrolà, ce vieux conte maraichin dont personne ne connaît l’auteur, a suscité beaucoup d’intérêt dans le Marais.

En ce temps-là, racontaient les grands-pères, les eaux recouvraient tout le Marais. Dieu réunit alors tous les oiseaux du pays pour creuser le fleuve qui s’appelle de nos jours la Sèvre. Tous les oiseaux répondirent à l’appel du divin maître. Ils ne tardèrent pas à creuser le cours d’eau. Cependant, un seul ne voulut pas participer au travail commun et refusa catégoriquement. Avec leurs becs et leurs pattes, les oiseaux ne tardèrent pas à creuser le lit. Lorsque la Sèvre fut terminée, Dieu vint récompenser ses loyaux serviteurs.

 

Condamné à utiliser son bec :

Naturellement, il savait que le « Pigrolà » comme disaient nos aïeux, n’avait absolument rien fait et n’avait pas écouté les ordres.
Pour le punir, Dieu décida que ni lui, ni sa descendance ne pourraient se désaltérer dans la Sèvre. Il fut condamné à utiliser son bec puissant pour creuser son logement dans les bois tendres afin d’y recueillir l’eau de pluie. Quand l’été est sec, les trous s’assèchent vite, l’eau lui manque et sa souffrance devient intolérable. Comme il lui est défendu de s’abreuver à la rivière, il fait entendre de longs cris désespérément lugubres que les maraîchins traduisent par : à boire, à boire !

 

Publié dans la Nouvelle République journal des Deux Sèvres

 

ALT - JPB - 9-2024

 



16/11/2024
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