Le sucre 3
Le sucre 3 : cuisson du sucre et le sucre et la santé
Les cuissons du sucre
Tout d’abord, assurez-vous que vous avez bien tout le matériel nécessaire !
- Une casserole à fond épais et très plat, en cuivre non étamé si possible (car c’est un meilleur conducteur) ou au moins en acier inoxydable,
- Un bol d’eau très froide (à laquelle vous ajoutez quelques glaçons) pour tester la cuisson du sirop,
- Un marbre ou un tapis siliconé,
- Un pinceau et des spatules,
- Une écumoire,
- Des filtres à café.
Choisissez vos ingrédients !
Il existe beaucoup de sortes de sucre. Vous pouvez utiliser de préférence du sucre blanc, en poudre ou en morceaux. Pourquoi est-il plus pratique ? Tout simplement parce qu’il est inutile de le peser, et il s’imbibe très facilement d’eau. Le sucre blanc, le plus pur, risque moins de masser, c’est-à-dire de cristalliser sous l’action d’une impureté quelconque.
Munissez vous d’un peu d’eau et de jus de citron, de vinaigre de cidre ou d’alcool. Cela vous permettra d’éviter la cristallisation en cours de cuisson. Le beurre, le lait ou le miel retardent le processus en épaississant le sirop.
---> Astuce du chef : pour éviter toute mauvaise surprise, il vaut mieux ajouter l’un de ces produits en début de cuisson.
Les conseils :
En cuisine, chaque conseil ou astuce est toujours bon à prendre. Tout d’abord, veillez bien à ce que la source de chaleur soit toujours modérée, régulière et diffusée le plus uniformément possible. Chauffez doucement le mélange sucre-eau et anti-cristallisant (citron, vinaigre à goût neutre) en secouant la casserole.
Lorsque le sucre est entièrement dissous, vous pouvez arrêter. Augmentez ensuite au maximum l’intensité de la flamme. Dès l’ébullition, nettoyez le bord de la casserole avec un pinceau mouillé pour éviter toute cristallisation en cours de cuisson. Quand le stade de cuisson désiré est atteint, arrêtez la flamme et trempez la casserole dans de l’eau froide. Félicitations ! Cependant, n’attendez pas trop pour déguster votre sirop !
Les erreurs à éviter :
Il n’est pas conseillé de cuire des quantités de sucre trop importantes d’un seul coup, de façon à avoir le temps d’utiliser la totalité du sirop avant qu’il ne durcisse. Les proportions idéales sont : 250 g de sucre, un verre d’eau et une cuillère à soupe de jus de citron ou de vinaigre à goût neutre. Il ne vaut mieux pas remuer non plus en cours de cuisson.
Le meilleur moyen de réussir son sirop est de secouer la casserole de temps en temps pour bien répartir la chaleur. Si vous dépassez un peu le stade de cuisson désiré, il est toujours possible d’y remédier en ajoutant, avec beaucoup précautions, quelques gouttes d’eau froide. Mais attention, à partir du moment où le sirop commence à prendre couleur, toute correction est impossible, l’opération est irréversible. Il faut donc rester vigilant et attentif !
Une astuce
Vous vous demandez sûrement de quelle manière on peut juger du stade de cuisson. Impossible de le faire au toucher dès le stade du perlé car le sirop est trop chaud. Vous pouvez prélever le sirop avec une petite cuillère et le jeter très rapidement dans de l’eau froide et pure, puis manipuler le sucre entre le pouce et l’index pour tester sa consistance.
Les stades de cuisson du sucre
Nom | Celsius | Densité à +20° | Baumé | Brix | Exemples d’utilisation |
Le sirop |
100° C | 1,166 | 20° | 50 | Sirop à sorbet Sirop à savarin |
Le petit lissé |
103 °C | 1,208 | 28° | Fruits au sirop Confisage des fruits |
|
Le lissé/ le petit filet |
104 °C | 1,263 | 30° | Gelée de fruits | |
Le nappé |
106 °C | 1,286 | 35° | Pâtes de fruits | |
Le grand lissé/ Le petit perlé |
107 °C | 1,298 | 33° | 62,1 | Candi |
Le grand perlé/ le filet |
110 °C | 1,322 | 35° | 66,1 | Glaçage fruits confits |
Le petit soufflé |
113 °C 114 °C |
1,347 | 37° | 70,1 | Caramels mous Marrons glacés |
Le grand soufflé La morve |
115 °C 116°C |
1,360 | 38° | 72,2 | Dragées |
Le petit boulé |
117 °C 119 °C |
1,373 | 39° | 74,2 | Fondant mou |
Le grand boulé |
120 °C 128 °C |
1,385 | 40° | 76,1 | Soufflé glacé Bonbons liqueur Meringue italienne |
Le petit cassé |
130 °C 140 °C |
1,439 | 44° | Pâte d’amandes Nougat blanc |
|
Le grand cassé |
145 °C 155 °C |
1,452 | 45° | Sucre coulé Sucre filé Cerises royales |
|
Le sucre d’orge |
155 °C 160 °C |
1,466 | 46° | Sucre bullé, tiré, soufflé | |
Le caramel |
170 °C 180 °C |
1,480 | Caramel dur | ||
Le charbon / Le carbone |
190 °C 200 °C |
Sucre charbon |
-
Plus forte sera l’intensité de la cuisson, meilleure sera la plasticité du sucre.
-
En altitude, la pression étant plus faible, le point d’ébullition est plus rapidement atteint, donc il est logique de baisser en température.
Source : cultures-sucre.com
Le sucre et la santé :
Trop de sucre : les conséquences sur la santé
Comme le sel, le sucre est un nutriment indispensable au fonctionnement du corps humain et à ses
fonctions cognitives. Mais comme pour d’autres aliments, une consommation trop importante peut
conduire à des problèmes de santé.
Définition des différents sucres :
Le sucre est un glucide, un ingrédient naturel que l’on retrouve dans les fruits et dans les végétaux.
En fonction de ses caractéristiques, il sera assimilé plus ou moins rapidement par l’organisme.
Il a pour particularité de donner de l’énergie, mais aussi de faire monter le taux d’insuline.
Les sucres rapides sont ainsi susceptibles de donner faim plus rapidement. À l’inverse, les sucres
lents, contenus dans les pâtes par exemple, sont libérés progressivement offrant une énergie
constante plusieurs heures plus tard.
Les sucres rapides :
Il existe différents types de sucre rapide, selon leur source originale :
Fructose
Il s’agit du sucre issu des fruits et du miel. Selon l’espèce, ils en contiennent un pourcentage plus ou
moins élevé. Consommer des fruits suppose donc de consommer du fructose. Mais dans ce cas,
il s’agit de produits naturels, riches en fibres, en vitamines et en minéraux, bons pour la santé.
Il ne faut néanmoins pas en abuser, en particulier en cas de diabète.
Saccharose
Elle est issue principalement des plantes, à commencer par la betterave sucrière et la canne à sucre.
Il s’agit du sucre le plus répandu en magasin.
Dextrose
On appelle communément dextrose le sucre issu du maïs.
Maltose
Ce sucre est extrait de l’amidon contenu dans l’orge ou le maïs.
Le sirop de glucose
Il s’agit d’un sucre liquide, obtenu à partir d’amidon, utilisé principalement par les industriels.
Les sucres lents :
Ce sont des glucides complexes, à indice glycémique bas, bons pour la santé grâce à leurs
caractéristiques nutritionnelles. On les retrouve dans les pâtes, les légumineuses (lentilles, pois
chiches, haricots, etc.).
Quelle différence entre sucre raffiné et non raffiné ?
Il faut d’abord clarifier un certain nombre d’idées reçues. En France, 90 % du sucre provient de la
betterave, et il est naturellement blanc. Le sucre que vous achetez en supermarché n’a donc pas
été raffiné, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Néanmoins, il faut éviter la cassonade qui est un sucre raffiné auquel un colorant caramel a été ajouté.
Seul le sucre roux non raffiné (95 % de la production de sucre roux) a conservé ses propriétés
nutritionnelles.
Un sucre de canne complet recèle quant à lui de nombreux minéraux, comme le magnésium, le zinc,
le cuivre. Il apporte en outre un goût prononcé, idéal pour agrémenter les desserts, avec modération
tout de même.
Les autres manières de sucrer
Il existe d’autres manières de sucrer ses desserts ou son café du matin avec des sucres issus des
végétaux, mais qui ont un indice glycémique plus bas que les sucres ordinaires. Ils augmentent donc
moins le taux d’insuline dans le sang :
- Sirop d’agave ;
- Stévia ;
- Caroube ;
- Mélasse noire.
Qu’est-ce que l’indice glycémique (IG) ?
Connaître l’indice glycémique d’un aliment permet de savoir si celui-ci va faire rapidement monter le
taux d’insuline dans le sang. L’insuline a pour effet justement de faire baisser le taux de sucre.
Et lorsque celui-ci baisse trop, la sensation de faim augmente. Cela entraîne des fringales et par
conséquent une augmentation du poids.
Les aliments qui entraînent une forte augmentation du taux de sucre ont un indice glycémique
supérieur à 50. Ce sont par exemple le pain blanc (70), le riz blanc à cuisson rapide (85), ou encore les
bananes (60). Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il faut les éliminer de l’alimentation. Une banane
par exemple offre un regain d’énergie au goûter ou après une séance de sport, en plus de vitamines
et de minéraux essentiels.
Les impacts sur la santé du sucre et les maladies associées
Manger des aliments trop sucrés ou boire des sodas quotidiennement entraîne des effets sur la santé largement prouvés. Les méfaits des aliments sucrés sont connus : surpoids, diabète, caries, stéatose hépatique, vieillissement prématuré, la perte d'énergie si excès…
Le diabète de type 2, dit « diabète sucré »
Il est directement lié à une consommation excessive de sucre. Il touche principalement les personnes
de plus de 50 ans. Les conséquences à long terme, en cas de non-prise en charge, peuvent être
graves : maladies cardiovasculaires, problèmes oculaires, risques d’infections, insuffisance rénale, etc.
L’obésité
Si les études sont parfois contradictoires entre la consommation de sucre et les risques de prendre du
poids, certains éléments amènent à penser que le sucre a bel et bien un rôle, mais indirect.
Ainsi, la hausse rapide du taux d’insuline augmente la sensation de faim en dehors des heures des
repas, ce qui conduit à manger de manière excessive. Pour autant le sucre seul n’est pas responsable
d’une prise de poids.
Attention aux sucres cachés
Les sucres cachés sont ceux contenus dans les produits industriels. Même certains produits salés
contiennent du sucre, parfois inscrit sur le paquet comme étant du sirop de glucose.
Dans tous les cas, ces produits font augmenter le taux de sucre dans le sang : dans les plats préparés,
le pain de mie blanc, les sauces, les fruits séchés, ou encore les céréales transformées.
Les traitements contre les effets du sucre
Un traitement médicamenteux contre les effets du sucre est nécessaire seulement en cas de diabète
de type 2. Votre médecin traitant vous prescrira en premier lieu un régime alimentaire adapté ou bien
vous invitera à consulter un diététicien. Selon votre situation, il pourra mettre en place un protocole
ou bien attendre 2 ou 3 mois pour évaluer les résultats du régime.
Les médicaments prescrits contre les effets du sucre sont en première intention des antidiabétiques
oraux (ADO). Selon les cas, ils stabilisent, ralentissent ou augmentent la production d’insuline.
L’insulinothérapie (injection d’insuline dans le sang) intervient seulement quand le traitement initial ne fonctionne pas, et dans des cas particuliers (grossesse, autre pathologie)
Addiction
L'Institut des neurosciences de Bordeaux a montré, en 2007, a montré que les rats étaient plus accros
au sucre qu'aux drogues.
Quand ils ont le choix entre une boisson sucrée et une dose de cocaïne, ils choisissent à 90 % la
boisson sucrée, même s'ils ont été exposés à la cocaïne auparavant. Ils ont obtenu le même résultat
avec de l'héroïne. D'autres laboratoires ont constaté que le sevrage de sucre chez des rats entrainait
un syndrome de manque ou encore, des souris étaient prêtes à recevoir des décharges électriques
pour obtenir davantage de sucre.
Le goût sucré active la même zone du cerveau que les drogues.
Ainsi, certaines personnes peuvent devenir accros au sucre dans le sens des critères de diagnostic qui définissent l'addiction :
- consommer plus qu'elles ne voulaient au départ,
- désirer s'abstenir mais ne pas y parvenir.
---> La mauvaise réputation du sucre n'est-elle pas un peu exagérée ? Les sucres sont aussi les
carburants de notre organisme d'où la nécessité de bien les connaître et de les doser.
ALT - JP Bouchet 7-2023
Sources : passeportsanté.net; cultures-sucre.com
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