Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

La cosse de Nau

LA COSSE DE NAU  (Bûche de Noël)

 

Gros Plan De Bûches Dans La Cheminée | Photo Premium

 

En ces périodes de Noël, il est bon de se rappeler les vieilles traditions de Vendée et du Poitou-Charentes : 

 

Pas très comestible la bûche de Noël de nos ancêtres ! Appelée « cosse de Nau » en patois vendéen ou encore « trouffiau » ou « moucheron », c’est une souche énorme que l’on a mise de côté pour l’occasion.

Longtemps avant Noël, elle est choisie par le maître de maison parmi les troncs d’arbres fruitiers, car ce bois était censé garantir d’une bonne récolte pour l’année suivante, on appelait cette grosse souche de bois en langage poitevin la « Cosse de Nau » (prononcer no ou nao). Dans le marais poitevin c’était souvent le tronc d’un vieil arbre têtard.

 

Elle était destinée à se consumer pendant trois jours mais l’idéal était qu’elle puisse tenir douze jours, pendant les douze nuits critiques consécutives, jusqu’à l’Épiphanie qui célèbre la venue des Mages à Bethléem.

Dans les croyances, le tison de cette bûche traditionnelle permettait notamment d’éloigner la foudre du foyer et des cultures.

 

Décorée de rubans et de dentelles, elle était allumée rituellement.

 

Tout d’abord, lors de l’allumage, la bûche était bénie à l’aide d’une branche de buis ou de laurier que l’on avait conservée depuis les Rameaux ; cette bénédiction était donnée par un aïeul ou le plus jeune membre de la famille, à l’aide d’un brandon apporté de l’église.

 

Parfois, on faisait des libations dans l’âtre, on arrosait la bûche d’eau bénite, d’eau-de-vie, de vin afin d’assumer une bonne vendange, d’huile ou de miel, ainsi que de sel pour se protéger des sorcières. Le crépitement des flammes était partout un moyen de divination sur la guerre et la paix, l’abondance ou la famine, le bonheur ou le malheur, la vie et la mort.

 

Les femmes tisonnaient la bûche pour la faire pétiller. On disait : « Nau : Nau ! pour les petits poulets » ; « Nau ! Nau ! pour les petits gorets ». Autant d’étincelles, autant de poussins et de gorets. Puis les petits enfants allaient prier dans un coin de la chambre pour que la bûche leur fasse des présents.

 

Bien avant de devenir le dessert que nous connaissons du repas de Noël, la bûche allumée dans la cheminée en cette nuit magique exprime, dans toutes les traditions européennes, une mosaïque de croyances et de coutumes.

 

En Allemagne, on appelle cette bûche « Christbrand », alors qu’en Italie elle est « il ceppo », pour devenir « Yule log » dans les pays anglo-saxons, « kerstblock » en Flandre, « cachofio » en Provence, « chuquet » en Normandie ou bien « cosse » en Vendée et dans le Berry. 

 

 

Les charbons et les tisons de la bûche de Noël étaient conservés tout au long de l’année car ils avaient des vertus protectrices, notamment ils étaient censés protéger la maison de la foudre, et enfin ils guérissaient les brûlures.

Mis dans le cercueil du défunt un petit charbon de la bûche de Noël facilitait son voyage vers l’au-delà. Ailleurs, c’étaient les cendres qui se révélaient bénéfiques : répandues sur les têtes du bétail ou sur les champs, elles assuraient l’abondance et la protection contre les maladies. Parfois, on encerclait la maison de ces cendres, dans le but d’éloigner les sorciers et les mauvais esprits. Ce sont que quelques-unes des coutumes liées à la bûche. Elle figure en outre, cette fois-ci sur le plan de croyances d’origine religieuse, les péchés du monde consumés par le feu purificateur.

 

Est-ce le tronc d’arbre sec consumé dans le foyer la source de toutes ces facultés, est-ce vraiment le bois que l’on honorait avec tant de respect et de circonspection ? A qui adressait-on toutes ces faveurs ? Qui est la source de toutes ces bénédictions ?

Le rituel rassemble deux éléments primordiaux : le feu et le bois. Ils se consomment mutuellement, mais seule leur « union » est capable de répondre aux espoirs humains : adoration du feu, rites de fécondité, rédemption des péchés, cultes des ancêtres… La bûche de Noël était tout cela. Et en plus, elle assurait la chaleur bienveillante de la maison au moment où les rigueurs de la saison la rendent plus utile que jamais.

 

La disparition des grandes cheminées a mis fin à la coutume des grandes bûches qu’on y brûlait. Mais l’idée de la bûche perdura et devint un dessert. On a un peu perdu la date de la naissance de cette tradition du dessert en forme de bûche. On parle qu’elle aurait été inventée par un pâtissier en 1945. Toutefois, le gâteau roulé de Noël était déjà traditionnel bien avant la seconde guerre mondiale puisqu’on en retrouve la trace dès le XIXe siècle en Charente-Poitou.

 

La tradition voulait qu’elle soit confectionnée à base de crème au beurre, mais depuis quelques années beaucoup la préfère glacée moins lourde à digérer pendant ces repas festifs. De plus, au beurre ou glacée, la tradition veut que la bûche soit décorée des attributs de Noël : le Père Noël bien sûr, ses lutins, sa hache, son traîneau, des champignons, des sapins miniatures, des feuilles de houx… en sucre, en pâte d’amande, ou malheureusement aussi en plastique.

 

En France, en Belgique, au Québec, au Liban et généralement dans les pays francophones, le repas de Noël se termine par la bûche de Noël. En fait, cette tradition culinaire reproduit un autre rite lié à la célébration du solstice d’hiver qui correspond à l’entrée du Soleil dans le Capricorne, le signe de Saturne.

 

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Voici une recette de bûche de Noël au chocolat comme la faisait nos grands-mères :

 

 

Les ingrédients :

 

Pour la génoise :

  • - 4 œufs
  • - 2 verres de farine
  • - 2 verres de sucre en poudre
  • - 1 demi sachet de levure chimique

 

Pour la déco :

  • - 200 grammes de chocolat noir à cuire (ou de confiture, de chocolat praliné...)
  • - des décos de Noël pour bûche

 

Préparation :

 

La pâte :

Ouvrez les œufs et séparer les blancs des jaunes.

Mélanger les jaunes d'œufs avec le sucre, puis ajouter la farine et enfin le demi-sachet de levure.

Ajouter délicatement les blancs d'œufs montés en neige.

Beurrer une grande plaque rectangle et y verser la pâte en la répartissant bien de manière égale.

Mettre à cuire dans un four tiède, thermostat 6 pendant 20 minutes.

Surveillez, la pâte cuit assez vite !

 

Le roulage :

Démoulez la génoise dés la sortie du four, en retournant la plaque sur un torchon humide.

Etalez sur la pâte la moitié du chocolat fondu ou la garniture de votre choix. Chez nous on aime le chocolat pâtissier au praliné ...

A l'aide du torchon humide roulez la pâte pour former la bûche.

Le torchon humide vous aide à ne pas vous brûler les doigts et permet à la pâte de rester souple pour bien s'enrouler.

 

La déco :

Recouvrir la bûche avec le reste de chocolat fondu et attendre que la bûche devienne tiède.

Quand le chocolat a commencé à durcir, "griffer" le avec une fourchette sur la longueur pour créer un effet écorce de bois.

Attendre que la bûche soit complètement froide pour la saupoudrer de sucre glace qui imitera la neige, et pour la décorer à votre goût.

Bon appétit !

 

Sources compilation internet et Wikipedia

Cet article a déjà été publié les années précédentes en période de Noël et remis à jour.

 

Publication   Jean-Pierre Bouchet  ALT 2019-2021-2022-2023-2024

 



20/12/2024
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