Autrefois la Tranche

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Les légendes du Puits d'Enfer

Les légendes du puits d’enfer

 

Le Puits d'Enfer, aux Sables-d'Olonne, est né d'un combat avec le Diable. Un épique combat entre le bien et le mal.

Cette fameuse faille rocheuse, située au sud des Sables-d’Olonne, est connue pour sa malle sanglante.

(voir ci-dessous cette histoire)

Rien de surnaturel dans ce fait-divers survenu en 1949 (voir ci-dessous), si sinistre soit-il. Mais savez vous comment est née cette faille maudite ? Xavier Armange (*) nous le révèle.

 

Le Puits d'Enfer

 

Thibaut était un jeune chevalier, parent de Savary de Mauléon. Mais le jeune homme menait une existence dissolue dans laquelle il avait dilapidé sa fortune.

Finalement prisonnier à la Jarrie, il rencontre une créature qui lui promet l’argent, les femmes et le pouvoir contre une seule petite signature de son sang sur un parchemin.

Le chevalier retrouve alors la liberté et peut reprendre de plus belle ses activités immorales, bénéficiant de ressources illimitées.

 

La vie était belle jusqu’à ce que, alors qu’il chevauchait sur le littoral, le diable ne vienne se dévoiler à lui et lui demander son dû : son corps et son âme.

 

Le chevalier voulut pourfendre Satan. Ce dernier appela sa garde de démons. Le chevalier, vaincu, s’apprêta à suivre le Diable quand apparut un navire à l’horizon. À la proue se tenait Amaury, le frère jumeau de Thibault, un écuyer qui avait, lui, suivi une voie bien plus vertueuse.

Le noble combattant se porta au secours de son frère, fendant la falaise de granit en deux d’un seul coup d’épée.

Le maître des enfers tomba au fond du gouffre ainsi formé et fut englouti par les eaux.

Le Puits d’Enfer est ainsi né.

N’entendez vous pas, lorsque l’océan se déchaîne, les cris des damnés qui appellent à l’aide ?

 

(*) Texte de Xavier Armange écrivain sablais

Journal des Sables

 

Autre légende :

 

Cette faille, bien naturelle, serait une création du diable pour engloutir un jeune imprudent qui voulait pactiser avec lui. 

On murmure aussi qu'elle serait née du choc d'une embarcation de pêcheur du pays et jetée là au cours d'une violente tempête. L'homme aurait été puni de ne pas avoir tenu sa promesse de mariage faite à  sa fiancée.

Depuis, la légende veut que l'on entende encore ses gémissements au fond du gouffre : l'homme y implorerait le pardon de celle qu'il avait trahie!

 

 

Gazette des Olonnes

 

ALT - JP Bouchet - 11-2023


 

Vendée. En 1949, la malle sanglante du Puits d’Enfer retrouvée

 

Ce fait divers a défrayé la chronique après-guerre. Le 9 février 1949, le corps d’un riche rentier parisien est découvert dans une malle, jetée à la mer, près des Sables-d’Olonne. Mais qui l’y a précipitée ?

 

 

La malle sanglante du Puits d’Enfer.

Ce titre accrocheur fait froid dans le dos. En cette année 1949, il s’affiche à la Une du Monde, de l’Humanité, de France-Soir, d’Ouest-France… Mais quel mystère cache t-il ?

Tout débute le 9 février 1949. En cet après-midi d’hiver, au Château-d’Olonne, le moniteur d’un sanatorium emmène quelques enfants en balade, en passant par le Puits d’Enfer. Un site connu de tous ici, car cette faille profonde dans la falaise est spectaculaire quand la mer s’y engouffre avec fracas à marée haute. Mais stupeur, au milieu des vagues, ils aperçoivent une malle en osier. Disloquée, elle contient le corps d’un homme, bâillonné et ligoté…

Des traces de pneus sont repérées à proximité. Ce qui fut confirmé par un témoin, Desiré Gautreau, qui avait remarqué la présence d’une voiture sur la corniche vers 1h45 du matin.

Mais qui est cette victime ? Qui est le meurtrier ?

 

Un riche Parisien à l’existence calme

La malle et quelques affaires personnelles livrent les premiers indices.

Les vêtements du mort portaient la marque de fabrique d’un tailleur parisien, Marius, et un nom, E. Thelier », rapporte Ouest-France dans son édition du 11 février 1949. L’enquête progresse rapidement. D’autant plus que  le 4 février, un homme du même nom a disparu de son domicile à Paris.

Il s’agit de Robert Thelier, un Parisien qui jouit « d’une importante fortune personnelle ». Retiré des affaires, il mène, « dans un vaste appartement de six pièces, une existence extrêmement calme . Jusqu’à cette terrible nuit…

 

Une interminable nuit

Les soupçons se portent rapidement sur sa gouvernante, Andrée Farré.

Andrée Fairé est née dans une famille vendéenne aisée. Après avoir passé son baccalauréat, elle se maria et alla vivre en Espagne. À la mort de son mari, elle s’installa à Paris où elle vécut de manière plutôt dépensière.

Afin d’améliorer sa situation, elle se fit engager auprès de Robert Thelier. Décidée à s’emparer de la fortune du vieil homme, elle décida, avec son ami Robert Planet, de le tuer.

Elle a été aperçue à Paris alors qu’elle quittait « l’appartement en compagnie d’un homme qui l’a aidée à descendre la malle d’osier ». Les enquêteurs découvrent qu’elle a encaissé des chèques signés par la victime, tout comme son complice Robert Planet. Ils représentent une somme de plusieurs centaines de milliers de francs. Ils ont visiblement été obtenus lors d’une interminable nuit. D’après l’enquête, Robert Thelier a été drogué à l’éther, puis torturé, avant d’être étranglé.

En découvrant cette affaire dans les journaux de l’époque, un homme prend peur. C’est le chauffeur de la voiture qui a fait le trajet de Paris aux Sables-d’Olonne. Il ignorait que la malle contenait un corps… Andrée Farré lui avait indiqué qu’il s’agissait d’armes dont il fallait se débarrasser. Il contacte la police et est rapidement mis hors de cause mais permet aux enquêteurs de confirmer le terrible scénario. Avec un raté majeur pour les deux complices : la malle n’a pas disparu au fond de l’océan comme imaginé…

 

Finie la vie aisée

Un temps introuvable, les deux complices sont successivement arrêtés quelques jours plus tard. C’est lors de son interrogatoire qu’Andrée Farré va révéler son parcours. Une vie agitée, partagée entre le confort « de son enfance bourgeoise à Cholet, son mariage à un Espagnol en 1931 qui lui offrira une vie aisée », raconte Priscilla Giboteau, guide conférencière, sur le blog officiel des Sables-d’Olonne tourisme. À la mort de son mari, Andrée Farré rentre en France sans héritage, contrainte de vivre de

« petits métiers de subsistance ». Sa situation financière l’amène à travailler au service de Robert Thelier, trois mois avant le meurtre. Elle a soif d’argent.

 

Condamnée à mort

Lors de son procès, les journaux dressent le portrait d’une femme désagréable. « Son air hautin est marqué plus encore par son chapeau de fourrure », écrit un journaliste de l’époque. Elle « ne sourcille même pas quand le président lui indique qu’elle est passible de la peine de mort. Tout de suite, elle apparaît ignoble, calculatrice ».

Après deux jours de procès, Andrée Farré est condamnée à mort. Sa peine sera commuée en réclusion à perpétuité par le président de la République Vincent Auriol. Son complice, Robert Planet, qu’elle avait recruté par petite annonce, est condamné à vingt ans de travaux forcés. Il terminera sa vie en prison.

 

L’histoire retiendra que dans le public, lors des deux jours d’audience, se trouvait le réalisateur de films 

Henri-Georges Clouzot. Il s’est vraisemblablement inspiré de ce rocambolesque fait divers pour son film "Les Diaboliques", sorti en 1955, ainsi qu'Alfred Hitchcok pour son film "Vertigo". 

 

Marylise KERJOUAN. Ouest-France

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24/11/2023
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