Autrefois la Tranche

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Le crabe royal du Kamtchatka

Le crabe royal du Kamtchatka

 

Le crabe royal du Kamchatka, crabe rouge de Norvège  ou crabe de Staline est une espèce de crustacé particulièrement imposante. A l’âge adulte, les plus grands mâles peuvent atteindre un poids d’une douzaine de kilos et une envergure avoisinant les 2 mètres et peut atteindre 28 cm de diamètre.

Le crabe royal du Kamtchatka n'est pas à proprement parler un crabe car les Lithodidae (famille de crustacés) sont en fait plus proches des Bernard l'ermite.

De plus, c’est un décapode. Il a donc 10 pattes : 2 en forme de pince, 6 qui servent à marcher et les 2 dernières, peu perceptibles, se trouvent près de ses mâchoires.

Le crabe royal tire son nom de son sang bleu... comme la couleur du sang des rois et non pas de sa taille.

C'est le crustacé le plus recherché au monde et le plus cher au poids . Il est pêché communément dans l'océan Pacifique septentrional, notamment dans la mer d'Okhotsk, autour des îles Kouriles, mais aussi en Norvège (où c'est une véritable invasion) et en Alaska.

 

Le crabe royal n'envahirait pas l'Antarctique, il en serait originaire

 

Une invasion orchestrée pour des raisons économiques

 

Le crabe royal du Kamchatka est originaire, comme son nom l’indique, de la mer de Béring entre l’extrême est de la Russie et l’Alaska. Dans son environnement naturel, c’est un maillon au centre de la chaîne alimentaire. C'est une espèce particulièrement vorace et envahissante. Le crabe s’attaque aussi bien aux poissons qu’aux plantes ou aux crustacés mais certains de ses voisins, comme les poissons-loups, le trouvent à leur goût et limitent son extension.

Ce crustacé aime les eaux très froides (entre 4 °C et 10 °C), et dont la température ne change pas trop. Il est donc peu probable de le voir débarquer sur nos côtes.

 

En réalité, c’est bien plus à l’ouest de son aire de répartition d’origine que le crabe du Kamchatka fait des ravages et constitue une espèce invasive des plus menaçantes. Dans les années 1960, l’URSS fait le choix de venir en aide aux populations particulièrement pauvres de l’extrême orient du pays. Afin de leur fournir du travail et une nouvelle ressource à exploiter, des scientifiques proposent d’introduire dans la mer de Barents des populations de crabes royaux du Kamchatka. On sait alors que l’espèce est vigoureuse, qu’elle s’adapte très bien et surtout qu’elle se vend à très bon prix sur les marchés internationaux. Sur le papier, l’idée semblait géniale…

 

 

La gestion des crabes royaux : quand économie et écologie s’affrontent

 

Les pêcheurs et les scientifiques sont de plus en plus nombreux à alerter sur l’invasion des crabes royaux du Kamchatka. Mais tandis que les uns s’inquiètent pour l’équilibre biologique de la mer de Barents, d’autres sont ravis de la croissance de cette manne financière. Sur le marché, le kilo de crabe de Staline peut atteindre jusqu'à 200 € et il se pêche très facilement.

Le crabe royal est très prisé pour sa chair délicate et savoureuse et est considéré comme un mets d’exception (on ne consomme que les pattes).

 

La femelle adulte peut pondre jusqu’à 40 000 œufs chaque année. L’expansion de ces colonies est telle, qu’il ne trouve pas de réels prédateurs.

Pour enrayer cette expansion, il faudrait que l’homme joue le rôle du prédateur et intensifie ses efforts de pêche mais cela irait à l’encontre des intérêts économiques.

La Russie, soucieuse de contrôler l’offre et de maintenir à un niveau élevé le cours du crabe royal, impose des règles strictes en matière de pêche et de quotas. Seuls les grands crabes royaux mâles peuvent être pêchés, toutes les femelles et les juvéniles sont rejetés à l’eau. De plus, les volumes de pêche autorisés sont très faibles au regard de l’accroissement exponentiel de la population de crabes… Les mots du scientifique russe à l’origine de cette idée sont fort de sens quand on lui parle du problème engendré par les crabes : « Comment peut-on polluer avec de l’or ? »

 

Il n’est pas protégé. L’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) a donné le statut de « non évalué » à cette espèce.

 

Il est apparu sur les marchés européens au début des années 2000 . En France, il est surtout commercialisé en boîte de conserve ou en bocal dans les épiceries fines et même en grande surface mais au prix de 45 € le kg. On pourra certainement en retrouver sur les tables de Noël.

 

Vidéo sur le crabe royal:

https://youtu.be/-CNVkq4evwU

 


On trouve aussi une espèce proche : le crabe royal doré (Lithodes aequispinus). Celui-ci est plus petit : il pèse en moyenne 3 kilogrammes. Cependant, il a été introduit sur le marché comme alternative, car sa saveur est généralement un peu plus sucrée et plus légère que celle des autres espèces.

Il est pêché dans le Pacifique nord.

 

L'un des crabes de la mer de Béring sur fond blanc.

 

Rédaction ALT - JP Bouchet - 11-2023

Sources

Le crabe royal du Kamtchatka - Oceanopolis

Le crabe royal du Kamtchatka - un crabe géant dans la mer de BarentsEspèces-menacées.fr (especes-menacees.fr) ; ...

 



10/11/2023
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