Autrefois la Tranche

Autrefois la Tranche

L'esprit cartésien

L’esprit cartésien

 

 René Descartes, d'après Frans Hals.

 

 

D’apràe qu’entrnous, lés

Françaes, i ariun in

« ésprit cartésien ».

Mé i sun bé loén daus idàies

de çhau filousofe. Souventefoes, o torne a in portement

mocablle : lés afaeres sant

d’ine manére bedun de sa

cuntrére. Métun : o marche

bedun o vat pa ; ol ét couteùs

bedun dounai ; te vaes bedun

te rechtes ? O fàut tot de

maeme bé savoer çheù qu’un

veùt, ét o pa ? Mé quant ol ét

cas daus mundes, le se

trovant vitement sacais den

deùs éstaméles.

Ol at lés patruns çhi rabalant tot pr entreùs

pi, gàu a gàu,

lés ouvràes çhi arçhinant

pr rén. O dét prtant bé en

avoer çhi se jhaenant pr que

l’entrprise voure que le

travallant abene queme o fàut.

Pi tots lés patruns avant jha

de boursicot en pea d’éruçun.

Pr lés créyences, ol arét

oussi deùs portements :

créyent bedun pa. O veùdrét

dun dire qu’in religious dét

jhamae étre endoutai pi qu’in

atéisce arét pa le drét de se

demandàe si ol arét pa

queùque chouse que le

counét pa ?

Den la poulitique, ol ét bae

« le pu pire » queme disét ma

défine memae. O fàut étre de

gàuche bedun de dréte. De

maeme, ol en amene çheùquesins a bafutàe

çhélés çhi

pensant mauparéll qu’entreùs.

O fét que grous de mundes

velant sement pa écoutàe lés

dires daus àutres a cause

que, bé sur, le dirant daus

inocentetais. A crére que lés

bounes idàies sant totes dau

maeme bord !

Ol ét alore tantout fét

d’abellàe lés mundes : ol at

çhélés çhi sant d’arenjhement

(çhélés çhi sant d’assent ac

entrnous, bé sur) é pi lés

àutres çhi sant chétis.

Ol ét a-de-màu de voer

çhés ajhissences. O sant daus

acoutumances bé corgnes :

souventefoes, i fesun pa cas

de çhau partajhe en deùs. O

vaet tot seùl ; o s’apoue den

netre tàete. É de maeme qu’i

parlun d’ine foto « en nér é

bllan » quant al at pa de

couleùrs. Queme si ac rén que

çhés deùs tuns o fesét ine

marvalle ! Tots lés fotografiours o savant
bae : ine béle foto at en mae tote ine

tirolàie de gris, dau pu cllér a

tiràe su dau funsai.

Mun paure Descartes, te te

trvires den ta fousse ? Tabute

te pa ! Si i sun rendus a

arenjhàe lés afaeres d’in

coutai bedun de sa cuntrére,

serét o pa putout de netre

fàute a entrnous ? Entrnous pi

netre indignetai a pa pevoer

(veloer ?) vivàe en acordance

yins ac lés àutres.

 

Micha Cardinea - Revue Bernancio

D’après nous, les

Français, nous aurions un

« esprit cartésien ».

Mais nous sommes bien loin des idées

de ce philosophe. Souvent, ça tourne en comportement

ridicule : les choses sont

d’une façon ou bien de son

contraire. Par exemple : ça marche

ou bien ça ne va pas ; c’est  cher

ou bien donné ; tu t’en vas ou bien

tu restes ? Il faut tout de

même bien savoir  ce que l’on

veut, n’est ce pas ? Mais quand c’est

question des gens, ils se

trouvent très vite classés dans

deux catégories.

Il y a les patrons qui ramassent tout pour eux

puis, en face,(vis-à-vis)

les ouvriers qui peinent

au travail pour rien. Il doit pourtant bien en

avoir qui se dévouent pour que

l’entreprise où ils travaillent

réussisse comme il faut.

Et puis tous les patrons n’ont pas

le portefeuille en peau de hérisson.

Pour les croyances, il y aurait

aussi deux attitudes :

Croire ou pas. Ça voudrait donc dire qu’un religieux ne doit

jamais douter et  qu’un athée

n’aurait pas le droit de se

demander s’il n’y aurait pas

quelque chose

qu’il ne connaît pas ?

Dans la politique, c’est

encore pire comme disait

ma défunte grand-mère. Il faut être

de gauche ou de droite.

Ainsi, il y en a même qui sont à mépriser

ceux qui pensent

différemment d’eux.

Ça fait que beaucoup de gens

ne veulent pas écouter les

dires des autres parce que

bien sûr, ils diraient des

idioties.

A croire que les bonnes idées sont toutes

du même bord !

C’est alors vite fait

d’arranger les gens : il y a

ceux sont d’arrangement

(ceux qui sont d’accord avec

nous bien sûr) et puis les

autres qui sont  de mauvaise foi.

Il est regrettable de voir

ces agissements. On sent des

habitudes bien sournoises :

souvent, on ne prête pas attention

à ce partage en deux.

Ça vient tout seul ; ça sort de notre tête.

Et de même qu’on parle d’une photo

« en noir et blanc »

Quand elle n’a pas de couleurs.

Comme si avec rien que

ces deux tons, ça faisait une merveille !

toutes les photographes le savent bien :

une belle photo a en plus toute une

variété de gris, du plus clair

au plus foncé.

Mon pauvre Descartes, tu

te retournes dans ta tombe ? Te

tracasse pas ! Si on est rendu à

arranger les choses d’un

côté ou bien de son contraire,

ne serait il pas plutôt de notre

faute à nous ? Nous puis notre

incapacité à ne pas pouvoir (vouloir ?)

vivre en harmonie

les uns avec les autres.

 

ALT - 10-2023 - Traduction Jean-Pierre Bouchet

 



28/10/2023
2 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 181 autres membres